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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 17:55
« La gouvernance des données : une responsabilité des décideurs et des métiers »

04/06/2013 Nelly MOUSSU  -  DICOD

 

Le ministère de la Défense doit faire progresser la gouvernance de ses données : il s’agit notamment d’harmoniser les données pour mieux les partager entre les différents organismes de l’institution. Un défi auxquels les grands décideurs du ministère ont été sensibilisés le 30 mai.

 

« Au ministère de la Défense, nous devons améliorer le partage des données entre les différents systèmes d’information ». Ce constat du général Lapprend, en introduction du séminaire sur la gouvernance des données, explique la nécessité de sensibiliser à cette problématique les grands décideurs du ministère. Des représentants des états-majors, directions et services, dont la direction des affaires financière, la direction du renseignement militaire (DRM) ou encore la direction des ressources humaines étaient ainsi réunis à l’École militaire le 30 mai dernier pour cet événement organisé par la direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC).

 

La donnée, information brute non contextualisée, est la matière première des acteurs « métiers », qu’ils soient opérationnels ou dans les fonctions support. Elle leur donne une représentation du Monde afin qu’ils puissent travailler. « Lors d’une mission de reconnaissance au Mali par exemple, on prépare l'opération grâce à des informations comme le plan des liaisons de données tactiques ou le plan de fréquences des autres appareils. Ensuite, le Rafale récupère des images numériques en vol, qui sont stockées dans le Pod Reco NG, puis transmises à une station au sol , explique le lieutenant-colonel François Tricot, commandant de l’escadron de chasse « Normandie-Niemen ». Une équipe d'experts recherche sur ces images un élément intéressant, le caractérise et en trouve les coordonnées, puis le transmet à la chaîne renseignement. Toutes ces données doivent être utilisables et comprises par tous les acteurs sans ambiguïté, donc en amont il faut les standardiser. » La gouvernance des données est un enjeu majeur pour l’opérationnel puisqu’un problème de fiabilité de l’information ou d’interprétation pourrait avoir un impact immédiat.  Il en va de même dans le cadre des fonctions supports.

 

Afin de consolider cette gouvernance, le colonel Christian Suatton, de la DGSIC, énumère et illustre les bonnes pratiques. Pour éviter la redondance – et par conséquent le risque d’erreur – il faut identifier les données de référence que l’on peut partager de manière univoque entre les services et les armées, par exemple les grades militaires. Il faut également s’accorder sur leur définition, la sémantique utilisée, etc. « Imaginez que vous donnez rendez-vous à quelqu’un au bâtiment Surcouf : un terrien va chercher un immeuble, un marin un bateau ! L’interprétation peut différer, c’est pourquoi il est impératif de commencer par définir les besoins en échanges », souligne le lieutenant-colonel Reynald Desmis, ancien représentant de la France à l’Otan dans ce domaine. A l’international, le problème existe également : au sein de l’Otan, il y a une nécessaire interopérabilité interarmées et interalliés dans les systèmes d’information des opérations. « Prenons l’exemple de l’évacuation sanitaire : il y a quelques années, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’harmonisation dans les données transmises par les interlocuteurs des différents pays et entre les armées au sujet des données de catégorie de patients ou de priorité de soins dans l’Otan, ajoute le lieutenant-colonel Desmis. Il a fallu travailler sur une cohérence. »

 

Ce n’est qu’une fois ces étapes fonctionnelles relevant des métiers franchies, que la gouvernance des données prendra une tournure technique et sera traitée par les informaticiens. C’est pourquoi la DGSIC souligne la nécessité de mettre en place « des correspondants référents métiers ». « La gouvernance des données n’est pas une question technique, assure Matthew Zingariello, senior manager à Bearing Point et intervenant au séminaire. Nous avons besoin des acteurs "métiers" pour connaître la qualité et la justesse des données. » Ainsi, pour l’évacuation sanitaire, différents acteurs des trois armées et du service de santé ont émis des avis. Si la gouvernance des données incombe aux opérationnels et aux fonctionnels, il faut par ailleurs, tisser des liens entre eux et la communauté technique puisque ce sont les informaticiens qui mettent en œuvre les systèmes d’information et les bases de données. Ils permettent in fine le partage des données, automatisé entre les acteurs idoines.

 

A l’issue du séminaire, le général Lapprend a rappelé que cette journée de sensibilisation à la gouvernance des données est une première étape qui s'inscrit dans la stratégie interministérielle de modernisation de l’action publique.  « Nous allons organiser un séminaire de travail à la rentrée pour les responsables de secteurs fonctionnels, les administrateurs de données et la mission des systèmes d’information d’administration et de gestion du SGA (secrétariat général pour l’administration) afin de progresser ensemble. » Rendez-vous donc en septembre pour commencer à uniformiser les pratiques.

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