Le chef du Pentagone met la pression sur Pékin, accusé de cyberespionnage (Photo: Archives/Glenn Fawcett/DoD)
01/06/2013 par Nicolas Laffont – 45eNord.ca
À l’occasion du forum sur la sécurité du Shangri-La Dialogue au 12e Sommet annuel de l’Institut international d’études stratégiques (IIES) sur la sécurité en Asie, le chef du Pentagone Chuck Hagel a accusé Pékin de se livrer à l’espionnage informatique, et ce devant une délégation de militaires chinois.
«Les États-Unis ont exprimé leur inquiétude sur la menace grandissante des intrusions informatiques, dont une partie semble liée à l’armée et au gouvernement chinois», a déclaré Chuck Hagel qui souhaite apparament mettre un peu de pression sur les autorités chinoises à quelques jours d’une rencontre entre le président américain Barack Obama et son homologue Xi Jiping.
Parmi les délégués présents au dialogue de Shangri-La, se trouvaient des ministres de nombreux pays ainsi que des militaires chinois, dont l’un des cinq chefs d’état-major adjoint, le général Qi Jianguo.
«Nous devons reconnaître qu’il y a besoin de règles de conduite communes dans de nouveaux domaines», a-t-il ajouté, jugeant toutefois «positif» l’établissement d’un groupe de travail consacré à Internet entre Washington et Pékin.
Début mai, un rapport du Pentagone au Congrès a dénoncé une vaste campagne d’espionnage informatique menée par Pékin pour tenter de collecter des renseignements sur les programmes de défense américains.
Les accusations de M. Hagel interviennent quelques jours après la révélation que des hackers chinois ont réussi à pénétrer des systèmes informatiques comprenant les données de nombreux systèmes d’armes américains. Pékin a nié en bloc ces agissements.
(Vidéo: IISS)
Dans une mise en garde – à peine voilée – Chuck Hagel a prévenu que même avec les coupes budgétaires automatiques, le «rééquilibrage» des forces américaines vers l’Asie-Pacifique se poursuivrait dans les prochaines années.
«Il serait imprudent et irréfléchi de conclure que notre engagement en Asie ne peut être poursuivi, particulièrement si l’on considère que même dans les scénarios budgétaires les plus extrêmes, l’armée américaine continuera de représenter près de 40% des dépenses de défense mondiales», a-t-il mis en garde.
Près de 60% des navires américains doivent à l’avenir être basés dans le Pacifique, ce qui est déjà le cas pour 60% des appareils de l’US Air Force qui ne se trouvent pas sur le territoire américain continental.
Les systèmes les plus modernes de l’arsenal américain seront déployés avant tout dans la région, comme le futur bombardier à long rayon d’action, un sous-marin d’attaque supplémentaire à Guam ou le F-35, et les exercices avec les forces armées asiatiques continueront de se développer.
Le ministre américain a toutefois vu dans la multiplication des contacts entre militaires américains et chinois l’espoir de donner un «caractère clair et prévisible sur les intentions stratégiques futures de chacun». Il recevra ainsi son homologue chinois Chang Wanquan au Pentagone en août.
Il a également réaffirmé que Washington saluait la prise de responsabilités de Pékin dans la région et que la stratégie américaine n’était pas dirigée contre la Chine.
Canada
Le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, s’apprête quant à lui à prendre la parole ce dimanche matin (samedi soir, Montréal) lors de la quatrième session plénière qui porte sur les nouvelles tendances en matière de sécurité en Asie-Pacifique.
Lors de son discours, le ministre canadien de la défense, qui est le doyen des ministres de la Défense à ce sommet, devrait rappeler que les menaces n’ont pas de frontières et que tous les pays sont de plus en plus interdépendants. M. MacKay devrait également faire le point sur ce que fait le Canada en matière de sécurité et sa vision des échanges entre les pays du Pacifique.
Vous pourrez lire l’intégralité du discours de Peter MacKay ce soir sur 45eNord.ca.
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