10/07 Alain Ruello - lesechos.fr
Contrairement à ce que dit le gouvernement, la loi de programmation militaire (LPM) n’est pas respectée. Elle ressort même plus fragilisée qu’elle n’était déjà du projet de budget triennal 2015-2017. Sur chacune des années concernées en effet, 500 millions de crédits budgétaires ont été retirés, d’un trait de plume ! Soit 1,5 milliard au total, qui sera compensé (en principe) par autant de recettes exceptionnelles, c’est-à-dire par de l’argent provenant de la vente des bijoux de famille de l’Etat.
Bercy peut affirmer que le compte y est puisque l’addition des crédits budgétaires (amputés) et des recettes exceptionnelles (augmentées) reste conforme à ce qui était prévu. Sauf que ces recettes exceptionnelles sont par nature (très) aléatoires.
La LPM en prévoyait déjà 6,1 milliards entre 2014 et 2019, dont la moitié rien que sur 2015 et 2016. L’Etat ne pouvant plus compter avant longtemps sur le produit de cession des fréquences de la TNT, un quatuor de hauts fonctionnaires a été chargé de bâtir un plan B en urgence.
Le triennal augmente l’incertitude de 1,5 milliard puisque ce ne sont plus 6,1 milliards, mais 7,6 milliards qu’il faut trouver ! Remise de copie du quatuor attendue dans les jours qui viennent lors d’un conseil de défense qui s’annonce crucial pour la survie de la loi de programmation.