06/10/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr
Pour une fois, le secrétariat d'Etat au Budget souffle le chaud... Non seulement le budget Défense fait partie des "priorités", mais le surcoût des opérations extérieures (Opex) devrait faire l’objet d'un financement interministériel.
C'est nouveau et cela vient de sortir. C'est même une bonne nouvelle pour le ministère de la Défense. Son budget fait maintenant partie des priorités du gouvernement, selon le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert. "Il faut que les engagements du Pacte de solidarité - 41 milliards d'allégements pour les entreprises, 5 milliards pour les ménages - soient intégralement tenus, et que soient maintenues les priorités : défense, éducation, sécurité, justice, transition énergétique", a-t-il expliqué à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 et le projet de loi de finances pour 2015.
Un peu de baume au cœur pour les militaires malmenés depuis plusieurs années par les gouvernements de droite comme de gauche. A suivre - pour autant, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...
Un financement interministériel du surcoût des opérations extérieures
Autre bonne nouvelle pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le surcoût des opérations extérieures (Opex), qui va atteindre 1,1 milliard d'euros en 2014, devrait faire l'objet d'un financement interministériel. Mais l'Hôtel de Brienne devrait contribuer au paiement de ce surcoût. Lorsque le surcoût des Opex excède la provision initiale inscrite dans le budget du ministère (450 millions d'euros en 2014), la tradition budgétaire veut que l'on bascule sur le système de financement interministériel, financé d'ailleurs à 20 % par le ministère de la Défense.
"Les réserves de précaution ont toujours permis de couvrir leur financement, chaque ministère apportant sa contribution", a expliqué Christian Eckert. Le ministère de la Défense souhaite toutefois récupérer les crédits inscrits dans la réserve de précaution qui s'élèvent à 1,2 milliard d'euros (crédits de paiement hors Anciens combattants), pour s'éviter dès la mi-octobre des tensions de trésorerie pour le paiement des fournisseurs dans le cadre du programme 146 (équipements).
Une sous-estimation récurrente des surcoûts des Opex
Le secrétaire d'Etat a regretté que "la sous-estimation des opérations extérieures est un phénomène récurrent, quand bien même leur niveau de dépenses a été régulièrement réévalué ces dernières années, insuffisamment toutefois pour atteindre le niveau des dépenses constatées. Par définition, ni le nombre ni la durée ni le coût des Opex ne sont prévisibles".
A son arrivée au ministère, Jean-Yves Le Drian avait fait baisser la provision inscrite dans le projet de loi de finances initiales au titre des surcoûts des Opex., qui est passée de 630 millions en 2012 et 2013, à 450 millions d'euros en 2014. Une tactique du ministère pour faire participer les autres ministères aux surcoûts des Opex.