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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 19:30
détroit de Bab el Mandeb - photo NASA

détroit de Bab el Mandeb - photo NASA

 

06 octobre 2014 Romandie.com (AFP)

 

Sanaa - Tout en confortant leur emprise sur Sanaa, la capitale du Yémen, les rebelles chiites d'Ansaruallah cherchent à étendre leur influence jusqu'au détroit stratégique de Bab al-Mandeb à l'ouest et aux champs pétrolifères de l'est, selon des sources concordantes.

 

Plus de deux semaines après leur entrée sans résistance à Sanaa où ils ont pris le contrôle des principaux bâtiments publics et militaires, les rebelles armés se sont substitués à la police et font la loi dans la ville, selon des habitants.

 

Leurs hommes armés tiennent des points de contrôle sur les principaux artères de la capitale. D'autres y patrouillent à bord de véhicules surmontés de pièces d'artillerie.

 

Un accord de paix, signé le 21 septembre sous le parrainage de l'ONU et prévoyant la nomination d'un nouveau Premier ministre et le retrait des rebelles armés de la capitale, est jusqu'à présent resté lettre morte.

 

Les rebelles, agissant sous le nom de comités populaires, veulent en revanche avoir un droit de regard sur les finances du pays: ils surveillent et fouillent les cadres du ministère des Finances et de la Banque centrale, ont indiqué des fonctionnaires.

 

-Une justice parallèle-

 

En outre, une justice parallèle se met en place à l'initiative des rebelles, qui viennent d'ouvrir dans un quartier de l'ouest de Sanaa un office des plaintes, sorte de tribunal religieux. Ce dernier est supervisé par Abdel Karim Emireddine Badreddine al-Houthi, l'un des neveux du chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houthi, selon un responsable local.

 

Avant leur offensive sur Sanaa, les rebelles, également appelés houthis, étaient restés cantonnés à Saada, leur fief du nord du Yémen habité majoritairement par des zaïdites, une branche du chiisme.

 

Mais ils ont récemment mis le cap sur Hodeida, sur la mer Rouge, où ils ont ouvert la semaine dernière une permanence.

 

Hodeida est une première étape avant qu'ils étendent leur présence, par le biais des comités populaires, tout au long de la bande côtière jusqu'à Bab al-Mandeb, le détroit à l'embouchure de la mer Rouge et du Golfe d'Aden, a déclaré à l'AFP une source militaire proche d'Ansaruallah qui a requis l'anonymat.

 

Selon une autre source militaire, les houthis comptent déjà quelques milliers d'hommes armés à Hodeida et leur ambition est de contrôler Bab al-Mandeb ainsi que Dhubab et Al-Makha, deux régions côtières par où transitent tout genre de trafics, dont celui des armes.

 

Sur un autre front, les rebelles cherchent à s'aventurer dans la province de Marib à l'est, avec l'espoir de pouvoir, avec l'aide de leurs alliés tribaux, contrôler les gisements de pétrole et de gaz mais aussi la principale centrale électrique qui alimente la capitale, a indiqué une source proche de la rébellion.

 

Mais ce projet se heurte à la résistance des tribus de Marib qui sont hostiles aux houthis, notamment celles d'Abida et de Mourad, qui ont mobilisé leurs hommes armés, a expliqué un dignitaire tribal, rappelant que les Abida et Mourad s'étaient rangées aux côtés des tribus d'Al-Jawf (au nord de Marib) dans les combats qui les opposent depuis trois mois aux houthis.

 

- Infiltrer l'armée -

 

Une progression des rebelles chiites dans Marib est de nature à provoquer des accrochages avec Al-Qaïda, très actif dans la région et les autres provinces du sud et du sud-est du Yémen, indique-t-on dans les milieux politiques à Sanaa.

 

Dans un message de voeux à l'occasion de la fête musulmane du Sacrifice, célébrée ce week-end, le chef d'Ansaruallah a d'ailleurs implicitement évoqué ce risque en dénonçant des complots qui se trament contre certaines provinces, dont le Hadramout, principal bastion d'Al-Qaïda.

 

Dans le même temps, le blocage du processus politique persiste et les rebelles en profitent pour infiltrer l'armée et la police.

 

Les houthis négocient l'intégration de quelque 20.000 de leurs combattants dans l'armée, les forces de sécurité et les services de renseignement, a indiqué un responsable des services de sécurité.

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