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17/06/2011 Cyril Altmeyer et Matthias Blamont, édité par Jean-Michel Bélot – Reuters AEROCONTACT
Les négociations sur l'échange d'actifs entre Safran et Thales dans la défense pourraient durer encore quelques semaines, voire quelques mois, a déclaré vendredi Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation, premier actionnaire industriel de Thales.
Les deux équipementiers pour l'aéronautique, la défense et la sécurité avaient annoncé en mai la reprise de discussions interrompues à la mi-2010, sous la pression de l'Etat, leur actionnaire commun qui cherche à réduire les doublons dans un secteur de la défense en pleine réduction budgétaire.
"Il faut laisser du temps au temps pour que la négociation se fasse de manière sereine", a dit Charles Edelstenne lors d'une conférence de presse avant l'ouverture du salon du Bourget lundi prochain. "Cela peut prendre quelques semaines ou quelques mois".
Le médiateur nommé par l'Etat, qui détient 30,2% de Safran et 27% de Thales, "fait son travail" visant à rapprocher les points de vue entre les deux groupes, a-t-il observé.
"Résoudre une négociation de cette importance - on parle d'activités importantes et de sommes importantes - en quelques jours ne me paraît pas réaliste", a ajouté le patron de Dassault Aviation, qui détient 26% de Thales.
Le projet prévoit que Thales récupère l'optronique des deux groupes - combinaison d'électronique et d'optique - et Safran la navigation inertielle - qui permet par exemple à un avion de se guider automatiquement -, la génération électrique et quelques autres petites activités, notamment de sécurité.
Les activités apportées par Safran sont évaluées à 650 millions d'euros de chiffre d'affaires, entraînant le versement par Thales d'une soulte, puisque ses activités ne représenteraient, selon la presse, que 200 à 300 millions de chiffre d'affaires.
Charles Edelstenne avait estimé à la mi-mai, au salon de l'aviation d'affaires de l'Ebace à Genève, qu'un accord pourrait être conclu d'ici quelques semaines, une fois réglée la phase de négociations des prix sur la base d'un périmètre déjà fixé.
La même semaine, le PDG de Thales Luc Vigneron, s'était quant à lui déclaré prudent quant à l'aboutissement de ces discussions.
Charles Edelstenne a une nouvelle fois réaffirmé que l'avionique, qui intéresse toujours Safran mais que Thales et Dassault Aviation refusent de céder, était exclue des discussions, même sous la forme d'une coentreprise.