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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 08:25
Rafale écarté du Brésil, la rumeur du moment.

17 décembre 2013 portail-aviation

 

 

La semaine dernière, était publiée  une « information », lancée par un journal local brésilien, et depuis repris en boucle par plusieurs médias internationaux, ou mêmes français

L’information est courte, et est livrée sans source. Elle provient du site folha.uol.com.br. La voici :

Dilma Rousseff disse nesta semana ao presidente François Hollande que o Brasil não comprará da França os 36 caças do programa FX-2, da Aeronáutica. O entrave para a aquisição do Rafale, fabricado por um consórico liderado pela francesa Dassault, é o preço: ele custaria o dobro dos concorrentes --o F/A-18 Super Hornet, da norte-americana Boeing, e o sueco Gripen-NG. Na expectativa de selar o negócio, Hollande trouxe o presidente da Dassault, Éric Trappier, em sua visita ao Brasil.

Traduction: Dilma Roussef a dit cette semaine au président français François Hollande que le Brésil n’achètera pas à la France les 36 avions de combats du programme FX-2. L’obstacle à l’achat du Rafale, fabriqué par un consortium mené par Dassault Aviation, est son prix. Il couterait (ndlr : notez le conditionnel) le double du prix de ses concurrents – Le F/A-18 Super hornet, de l’américain Boeing, et le Gripen NG suédois. Anticipant sur une signature de la vente, M. Holllande a fait venir avec lui le président directeur général de Dassulat, Eric Trappier, lors de sa visite au Brésil.


Il n’en aura fallu pas plus pour que plusieurs autres médias aillent encore plus loin en affirmant que le Rafale est désormais écarté de la compétition.
Il convient désormais de prendre un peu de recul et d’analyser l’information livrée par le journal brésilien.

Premièrement, les négociations, quand elles ont lieues, se déroulent de façon confidentielle. Il y a peu de chance, mis à part lors d’une conférence publique et officielle, que ne filtre une information pareille.


Deuxièmement, où a-t-on déjà vu, un jour, une information selon laquelle un avion était évincé d’une compétition en phase finale sans que ne soit annoncé un vainqueur ? C’est une chose complètement illogique et même contre-productive pour le gouvernement brésilien. Que le prix de l’offre Rafale soit plus élevé que celle des autres compétiteurs, cela ne fait aucun doute –et j’y reviendrai un peu plus tard- Mais chaque offre possède des avantages qui leurs sont propres, et les négociations étant encore en cours, l’acheteur se sert du levier naturel qu’est la concurrence pour se voir proposer la meilleure offre. Retirer un compétiteur n’a donc, de ce point de vue, aucun sens.

Troisièmement, le but de ce voyage n’était absolument pas de rentrer en France avec un contrat en poche. Cela n’aurait pas été possible, car il faut premièrement que soit annoncé le vainqueur de la compétition avant que ne soit engagé des négociations exclusives avec lui (CF : l’Inde), négociations qui peuvent durer de quelques mois à plusieurs années. Le but était plutôt de mettre à jour l’offre française, avec certainement de nouvelles propositions, en plus du fait que le Rafale a beaucoup évolué depuis 2009, date à laquelle avaient été remises les premières offres de tous les concurrents.


Pour en revenir au prix, mais pas seulement.
Tous les chiffres annoncés ne sont que des suppositions, et des estimations plus ou moins juste. Ni un constructeur, ni le gouvernement brésilien ne se risquerait à divulguer des chiffres, au risque de fausser le jeu de la concurrence. Mais la tendance est par contre clairement établie.

Le Gripen NG est l’avion le moins cher à l’achat, mais aussi à l’heure de vol. Il consomme moins de carburant, et étant monoréacteur, il consomme moins d’heures de maintenance… Ce qui peut être un avantage financier à court terme peut se révéler devenir un véritable problème, au-dessus de l’immense zone à protéger. Avec un seul réacteur, aucune solution de secours n’est envisageable autre qu’une éjection, associée à la perte d’un avion. L’avion n’est pas non plus navalisable, bien que des études soient possibles, mais à un coût non négligeable. Brasilia ayant prévu de se doter d’un groupe aéronaval crédible, cette dernière déconvenue n’est pas négligeable. Un blocage existe également au niveau des transferts de technologies, une part importante de matériels de l’avion étant d’origine américaine.

Le F/A-18 E/F Super Hornet est également moins cher que le Rafale, mais situé dans une fourchette de prix proche du Rafale. Le Super Hornet bénéficie d’une production en grande série, et d’un potentiel évolutif très fort (voir l’article sur l’Advanced Super Hornet). Bien que légèrement moins performant que le Rafale, son principal handicap est que le congré, historiquement, n’a jamais permis de transferts de technologie à la hauteur de ce que demande Brasilia. Alors que du même point de vue historique, la France a toujours largement fait ses preuves dans ce domaine-là. Ne perdez pas de vue qu’un transfert de technologie n’est jamais gratuit. Voilà ce qui pourra aussi expliquer en partie un tarif bien plus élevé de l’offre française, capable de vendre des technologies que Boeing ne pourra même pas proposer.

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