25/07 Par Alain Ruello -LesEchos.fr
L’avionneur Dassault continue d’oeuvrer à la conclusion de la vente de 126 Rafale à New Delhi avant la fin de l’année. Il mise aussi toujours sur 70 livraisons de Falcon cette année, malgré quelques retards sur son plan de marché au premier semestre.
Un point de suivi tous les jours vers midi avec Eric Trappier, le PDG, cinquante salariés mobilisés à plein temps, partage des responsabilités avec HAL, l’EADS local, arrêté : chez Dassault, la mobilisation est toujours aussi forte pour tenter de conclure la vente de 126 Rafale en Inde avant la fin de l’année. Et ni l’approche des élections générales, ni les manoeuvres présentes ou à venir de la concurrence pour faire dérailler l’affaire du siècle ne parviendront à faire changer d’avis New Delhi, affirme le patron de l’avionneur.
« La décision (de choisir le Rafale, NDLR), est ferme. Les élections ne changeront pas la nature du choix », a-t-il indiqué ce jeudi matin, à l’issue de la présentation des résultats semestriels. Si la signature n’intervient pas avant les élections ? Alors « cela se fera après. L’appel d’offres a été long et documenté. Je ne suis pas inquiet », a ajouté Eric Trappier qui met en avant le consensus de la classe politique sur la nécessité de moderniser l’aviation de combat indienne.
Pas d’inquiétude vis-à-vis de la concurrence
Pas plus qu’il n’est inquiet des initiatives que les concurrents pourraient prendre pour tenter de revenir dans la danse en profitant du calendrier électoral. La dernière rumeur en cours fait état de courriers envoyés par un ancien ministre des finances indien au ministre de la Défense actuel mettant en avant le coût élevé du Rafale.
« Je n’ai pas d’information, a répondu le PDG de Dassault à une journaliste indienne qui soulevait ce point. C’est sûr que le choix ne plaît pas à tout le monde », allusion à peine voilé aux Britanniques qui n’ont pas digéré que l’Eurofighter s’incline en finale dans leur ex-colonie.
A en croire Dassault, sauf si les autorités de New Delhi décident de ne plus acheter d’avions - ce qui est toujours possible - rien ne devrait empêcher la conclusion de ce qui s’annonce comme la première exportation du Rafale. Le processus de négociation qui implique plusieurs comités se déroule en toute rigueur, et tout est parfaitement « documenté ». Reste une seule incertitude : quand ?
Falcon : reprise encore molle
Sur le front des avions d’affaires Falcon, la tendance est plus prévisible : la reprise est là, mais encore molle et inégale selon les pays. L’Europe du Nord et l’Amérique du Sud affichent un certain dynamisme. En revanche, les Etats-Unis sont encore en retrait.
Sur le premier semestre Dassault affiche 27 prises de commandes de Falcon, deux de plus que l’année dernière sur la même période. L’objectif des 70 livraisons est maintenu sur l’année, malgré un léger retard sur le plan de marche depuis le premier janvier.
Dassault prépare activement la sortie du Falcon SMS, le futur appareil d’entrée de gamme de l’avionneur dont les caractéristiques seront dévoilées à l’automne lors du grand salon américain NBAA de l’aviation d’affaires. L’augmentation des frais de développement sur ce programme a d’ailleurs pesé sur la marge opérationnelle qui est passée de 12,7 % à 10,3 %. La marge nette a suivi la même pente pour la même raison. Sur les six premiers mois de l’année, elle s’est établie à 9 %, contre 10,6 % un an plus tôt. A 1,8 milliard d’euros, le chiffre d’affaires a baissé de 5 %.
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