12.10.2014 Avner Myers - IsraelValley
Le système d’interception de roquettes est conçu pour annihiler une menace à laquelle la plupart des pays ne sont pas confrontés.
Normalement, un nouveau système d’arme de pointe avec un taux de réussite prouvé de 90% sur le terrain, serait contacté en quelques minutes par l’ensemble des agences mondiales d’approvisionnement en matière de défense. Mais le Dôme de Fer israélien anti-roquette doit encore faire ses preuves auprès des acheteurs à l’étranger.
En termes de réalisations opérationnelles, le Dôme de Fer est sans rival sur le marché de l’armement. Actif sur les fronts à la bande de Gaza, au Liban et au Sinaï égyptien, le système connait un taux de réussite de 90%. Mais selon Avnish Patel, du Royal United Services Institute, le problème réside dans le fait qu’il soit conçu pour faire face au défi israélien très spécifique que constitue la lutte contre les roquettes et les missiles de courte portée utilisés par des groupes armées.
Fabricant de l’Iron Dome, la société publique Rafael aurait pu ne pas commercialiser son système de défense et éviter ainsi les risques de fuites de technologie, explique Yossi Druker, Vice-Président de la société. Mais l’exportation en matière d’armement est aujourd’hui une nécessité afin de diminuer les coûts de fabrication. Selon Druker, «Rafael a investi des millions de shekels dans le développement de ce système, Il ne pouvait pas se permettre de le faire sans avoir prévu de le commercialiser à l’étranger.
Jusqu’à présent, le Dôme de Fer n’a été acheté que par un seul pays étranger dont l’identité est tenue secrète. En outre, la liste des de clients potentiels ne comprend pas les pays avec lesquels Israël n’a pas de relations diplomatiques, ce qui exclut les Pays du Golfe pourtant soucieux de la bonne tenue d’une défense antimissile dans un contexte de bras de fer avec l’Iran. La Chine et la Russie dont le dispositif militaire est surveillé de près par Washington, ne sont pas éligibles pour une commercialisation de l’Iron Dome. A l’inverse Rafael reconnaît promouvoir le Dôme de Fer en Corée du Sud et en Inde, respectivement menacé par la Corée du Nord et client le plus important d’Israël dans le domaine de la défense.
Les Etats-Unis, qui ont été étroitement impliqués dans le projet en fournissant plus de 1 milliard de dollars, ont refusé d’acheter le Dôme de Fer pour ses forces armées déployées en Afghanistan et en Irak. Parmi les craintes du Pentagone figure le fait de débourser 100.000 dollars pour l’utilisation de chaque missile intercepteur, a déclaré Riki Ellison, Président de l’U.S. Missile Defense Advocacy Alliance. Il souligne également l’inadéquation du système avec les tirs de mortiers qui connaissent une faible trajectoire. Israël est pleinement consciente de cette menace, ayant perdu dans ces circonstances 15 soldats et civils au cours de l’été. Pour pallier à cette insuffisance, Rafael est en train d’élaborer l’Iron Beam, qui se veut un système qui utilise des lasers pour détruire les obus de mortier.
Malgré des inquiétudes initiales sur des fuites de technologie, Rafael explique que la sécurité nationale israélienne ne serait pas affectée si cela devait se produire. L’armée israélienne utilise le modèle de quatrième génération du Dôme de Fer, ne laissant à Rafael que la possibilité de commercialiser à l’étranger les versions antérieures.
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