09/10/2014 Le Point.fr
"Le montant de deux milliards d'euros évoqué ces derniers jours ne correspond en rien à la réalité du contrat", a affirmé le porte-parole d'Airbus Helicopters.
Airbus Helicopters a détaillé jeudi les modalités du contrat d'achat d'hélicoptères par le Kazakhstan, au coeur d'une enquête en France sur des commissions présumées en marge de cette transaction, réaffirmant que le contrat était conduit dans la légalité et soulignant qu'il ne portait que sur quelques centaines de millions d'euros. Des juges financiers français enquêtent depuis mars 2013 sur des commissions présumées en marge de contrats avec le Kazakhstan, conclus en 2010 sous le quinquennat du président Nicolas Sarkozy (2007-2012). Une information judiciaire a été ouverte pour blanchiment en bande organisée, corruption active d'agents publics étrangers et complicité et recel de ces infractions.
"Le montant de deux milliards d'euros évoqué ces derniers jours dans les médias ne correspond en rien à la réalité du contrat (que nous avons passé) avec les autorités kazakhes", a affirmé le porte-parole d'Airbus Helicopters, filiale du groupe européen d'aéronautique et de défense Airbus Group. La presse a évoqué un contrat de deux milliards d'euros portant notamment sur la vente de 295 locomotives et l'acquisition de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter, rebaptisé depuis Airbus Helicopters. "L'EC145 est un appareil conçu et développé en Allemagne dont le prix moyen au catalogue s'élève à 7 millions d'euros", a expliqué le porte-parole de l'hélicoptériste, ajoutant qu'à la fin de l'année 2014, 26 appareils auront finalement été acquis par le Kazakhstan, estimés au total à 182 millions d'euros au prix catalogue.
315 millions au prix catalogue
Il a rappelé qu'initialement Eurocopter avait signé des accords de principe en octobre 2010 sur une intention d'achat de 45 appareils. "Ces accords ont été concrétisés en juin 2011 en présence des deux Premiers ministres français et kazakh" lors du Salon du Bourget, près de Paris, a-t-il poursuivi. Mais la législation kazakhe précisant que la livraison doit être effective l'année de la commande ferme, le contrat porte finalement à ce jour sur 26 appareils, et non 45. Vingt machines ont déjà été livrées et quatre le seront d'ici fin décembre, a détaillé Airbus Helicopters. "Même si nous prenons la base initiale d'une commande de 45 hélicoptères, nous sommes très loin du montant évoqué", a conclu le porte-parole.
Sur cette base, le contrat s'élèverait à 315 millions au prix catalogue. La firme a également réaffirmé que ce contrat avait "été et reste conduit de façon parfaitement légale". Airbus Helicopters précise par ailleurs que le contrat de vente avait été assorti d'un accord pour la création d'une société commune au Kazakhstan, à 50/50 avec la société Kazakhstan Engineering pour l'assemblage des hélicoptères, condition sine qua non pour pouvoir vendre du matériel dans ce pays. Les accords prévoyaient en outre la vente de kits d'appareils depuis le site de Donauworth d'EC145.
"Dans le cadre d'une livraison en kit, le montant des hélicoptères est sans doute inférieur au prix catalogue. Et il est fort probable que les autorités kazakhes aient obtenu d'importants rabais", a commenté un spécialiste du secteur aéronautique, sous le couvert de l'anonymat. Interrogé sur les contrats d'assistance et de maintenance entourant habituellement la vente d'hélicoptères ou d'avions, il a commenté : "Si on y ajoute effectivement la maintenance, on ne doit pas être loin des 7 millions d'euros par appareil indiqué par Airbus."
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