8 juillet 2014 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
Le président ukrainien Petro Porochenko a promis mardi la libération prochaine des grandes villes de l’est de l’Ukraine contrôlées par les séparatistes prorusses lors d’une visite éclair à Slaviansk, ancien bastion des insurgés, rapporte la presse internationale.
En tenue de camouflage, accompagné de plusieurs de ses ministres et de nombreux gardes du corps, Porochenko a fait une brève apparition sur la place centrale de Slaviansk, la place forte séparatiste évacuée samedi par les rebelles face à l’avancée des forces de Kiev, où il a été salué par plusieurs centaines d’habitants venus chercher de l’aide humanitaire
Interrogé pour savoir quand il se rendrait de la même manière à Donetsk et à Lougansk, toujours contrôlées par les séparatistes, il a répondu: « très prochainement, je pense ».
Les forces ukrainiennes resserraient mardi leur étau autour de ces deux capitales régionales, et l’objectif de Kiev est désormais d’obtenir la reddition des insurgés sans pourparlers, comme si leur défaite militaire des pro-russes allait effacer touts les problèmes qui ont mené à l’insurrection.
À Donetsk, un avion a mené des frappes sur une mine désaffectée dans les faubourgs ouest de la ville, non loin d’un lieu de cantonnement de combattants séparatistes prorusses, rapportait de son côté l’AFP.
À Lougansk, un taxi collectif a été touché par un obus en début de journée, faisant deux morts et quatre blessés, ont annoncé pour leur part les autorités locales. L’aéroport de Lougansk, tenu par les forces loyalistes, a été, lui, la cible de tirs de chars.
Le gouvernement ukrainien ne négociera pas avec les rebelles tant qu’ils n’auront pas déposé les armes, a déclaré le ministre de la Défense Valeriï Gueleteï.
Les conditions posées par Kiev constituent un refus implicite des propositions de compromis européennes.
Pendant ce temps, à Moscou, les succès des forces ukrainiennes sur le terrain n’ont pas suscité de réaction vigoureuse, la classe politique apparaissant divisée entre les partisans de la ligne dure et ceux de la solution diplomatique, soucieux de l’impact que d’éventuelles nouvelles sanctions pourraient avoir sur l’économie russe.
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a pour sa part appelé lundi Kiev à dialoguer avec les séparatistes pour rechercher un cessez-le-feu. Mais aux yeux de Kiev, un cessez-le-feu inconditionnel, observé tant que les insurgés contrôlent une partie de la frontière avec la Russie, ne ferait que renforcer ces derniers.
Par ailleurs, les gardes-frontières ukrainiens ont rapporté mardi avoir perçu «des signes de préparatifs des séparatistes à mener une guérilla le long de la frontière« et notamment à déclencher des tirs surprise contre les postes-frontières et les forces de «l’opération antiterroriste».
Note inquiétante, le dernier, comme ça, qui avait opté pour la solution militaire au lieu du dialogue et cru qu’il pourrait rapidement venir à bout de groupes d’insurgés, s’appelait…Assad.
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