02 juillet 2014 Var-Matin
Ils sont repartis il y a 48 heures. Sans mot dire. Mais pendant dix jours, la Marine française a dû composer avec de biens étranges voisins, à quelques milles seulement des eaux territoriales françaises et de Toulon.
Deux navires de guerre russes - le destroyer anti-sous-marins Admiral Levchenko et le bâtiment Liman - dont la présence n'était pas vraiment attendue en escale du côté de la rade…
Surprenant ? Pour le moins, étant donné qu'on imagine mal la Marine américaine ou anglaise nous servir la même, avec deux bâtiments plus connus pour l'écoute électronique que pour la pêche au gros, à deux pas du plus grand port militaire européen et de ses sous-marins nucléaires.
Des relations fraîches
Du côté de la Royale pourtant, on cherche à calmer le jeu : « La France déploie aussi des bâtiments dans des zones d'intérêt et d'opportunité. Les Russes n'envoient pas non plus une armada : ils ne font qu'user de la fonction connaissance et anticipation. »
Ce jargon stratégico-militaire cacherait pourtant un certain malaise au sein des autorités militaires françaises, comme l'ont récemment révélé nos confrères du Figaro. L'armée de mer a ainsi envoyé un navire non loin de la fameuse zone. Et probablement pas pour échanger sur Tolstoï ou trinquer à la vodka.
Alors que la France livrera à l'automne un premier porte-hélicoptères flambant neuf à la Russie, les relations restent fraîches entre les puissances navales russes et occidentales. Le conflit syrien et son déploiement de muscles en Méditerranée orientale ne sont sans doute pas étrangers à ces grandes manœuvres. La crise ukrainienne non plus.
Et encore moins le fait que la Marine française soit allée naviguer en mer Noire ces dernières semaines pour renifler l'air de la Crimée… Dans une cour d'école, on appelle ça le jeu du chat et de la souris. Et en langage stratégico-militaire, on dit comment ? « De la politique », répond malicieusement la Marine.
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