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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 07:45
Les opérations de la force française Serval se poursuivent au Mali (EMA/armée de Terre)

Les opérations de la force française Serval se poursuivent au Mali (EMA/armée de Terre)

 

11/10/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
 

Alors que les violences ont repris de plus belle dans le Nord du Mali à peine un mois et demi après l’élection présidentielle qui devait mener à la réconciliation nationale, la présence des forces françaises au Mali se révèle plus pertinente que jamais.

 

Quelques jours avant cette soudaine dégradation de la situation sécuritaire, le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, affirmait à l’ONU que son pays s’engageait dans la voie de la réconciliation et qu’il était sur le point de retrouver sa place dans le concert des nations.

Mais soudain, tout dégénère!

Le 28 septembre, 16 soldats maliens perdent la vie dans un attentat suicide d’AQMI mené par deux kamikazes à Tombouctou.

Du 28 au 30 septembre, des combats opposent soldats maliens et rebelles touareg à Kidal et ne prennent fin qu’après l’intervention des Casques bleus de l’ONU.

Et les islamistes armés du nord du Mali continuent de plus belle en octobre: mardi 8 octobre, ils dynamitent un pont près de la frontière nigérienne, lundi 7 octobre à l’arme lourde sur Gao.

La présence des Casques bleus et, surtout, l’appui des 3.200 soldats de l’opération française Serval, toujours active, empêchent la situation de dégénérer… pour l’instant.

 

 

Cette escalade de violences dans le Nord suscite pourtant bien des questions sur les capacités de l’armée à faire face aux menaces djihadistes et aux velléités autonomistes touareg, après la débâcle subie en 2012 par les militaires maliens face aux groupes armés, mieux équipés, qui ont occupé plusieurs mois durant ces vastes régions allant de Kidal à Tombouctou et à Gao.

Le général français Grégoire de Saint-Quentin, ex-patron de l’opération Serval qui a libéré le Nord malien du joug des extrémistes liés à Al-Qaïda, déclarait en juillet dernier que le Mali n’est pas «complètement stabilisé» malgré «une dynamique de succès militaires répétés» et, en juillet aussi, le général François Lecointre, commandant de la mission européenne chargée de la formation de l’armée malienne (EUTM Mali), a estimé qu’il faudrait au moins un an de plus pour mener sa tâche à son terme.

Un VAB du peloton de soutien du 1er escadron du 1er REC franchit un oued à pleine vitesse. Le dispositif militaire français est allégé, tout en conservant la capacité d’appuyer les forces de la MINUSMA et des FAMA (EMA/Armée de terre)

 

Sans l’opération Serval, que certains avaient peut-être un peu oubliée, l’armée malienne, même aidée par les Casques bleus de la MINUSMA, ne parviendrait pas à contenir le MUJAO et AQMI, les deux principaux groupes armés qui ont occupé pendant neuf mois en 2012 le nord du Mali, y commettant de nombreuses exactions avant l’intervention armée initiée par la France en janvier.

Les opérations aériennes de Servalse se sont poursuivies en ce début d’octobre avec 80 sorties, dont une cinquantaine effectuées par les avions de chasse, une vingtaine ont été dédiées aux missions de transport, une dizaine aux missions de ravitaillement et de renseignement.

Au sol, la force Serval agit en étroite coordination avec les unités de la MINUSMA afin de réduire la capacité d’action des groupes terroristes.

En outre, le bataillon logistique poursuit ses opérations de soutien de la force .Par exemple, le 05 octobre, une rame d’une trentaine de véhicules, dont 5 conteneurs, partait vers le nord, depuis Gao, avec du matériel de maintenance, des vivres, du carburant, à destination des unités qui appuient les forces de la MINUSMA, notamment à Kidal et à Tessalit.

 

Serval aujourd’hui en trois exemples

S’il fallait une illustration de la pertinence de Serval au Mali, la neutralisation le 1er octobre à Douaya d’une dizaine de terroristes pourrait être exemple éloquent.

Le 1er octobre, quand des renseignements «population» font état de la présence de « pick-up » suspects à Douaya, au Nord de Tombouctou, Serval lance alors une reconnaissance en combinant des moyens terrestres et aéromobiles. L’arrivée de militaires français dans la zone provoque l’esquive des terroristes dont les véhicules quittent le village à vive allure.

Après relocalisation d’un des « pick-up » et identification positive, un tir de sommation est effectué par un hélicoptère afin de stopper le véhicule. Les terroristes ont immédiatement débarqué du véhicule et ouvert le feu sur l’appareil, engageant ainsi le combat. Après destruction du « pick-up », le combat se poursuit au sol durant près de 4 heures et de termine par la neutralisation d’une dizaine de terroristes.

Autre exemple, le 7 octobre, lorsque 5 roquettes ont été tirées en direction de Gao, des équipes spécialisées en déminage EOD («Explosive Ordnance Disposal») du GTIA ont rapidement été engagées pour isoler et détruire une roquette de type 122 mm lancée mais non-explosée.

De plus, une unité en alerte, la «quick response force, QRF» s’est immédiatement déployée pour sécuriser les lieux et s’assurer que la population civile n’était pas menacée et un militaire malien, victime de ce tir, a été rapidement pris en charge par l’équipe médicale de la force serval et transféré à l’hôpital de Bamako.

Dernière illustration du travail de Serval au Mali, le 8 octobre, lors de l’ explosion qui a visé un pont situé à 40 km au Sud d’Ansongo sur un affluent à l’Est du fleuve Niger, les missions de renseignement aériennes conduites par Serval ont permis de confirmer l’absence de dégât majeur sur le pont.

Le bataillon nigérien de la MINUSMA, déployé sur zone, a découvert alors deux charges artisanales sous le pont, dont une non-explosée et c’est l’intervention d’une équipe EOD de la force Serval a permis de la neutraliser rapidement.

 

Pour les djihadistes, l’ennemi, c’est la France

Environ 3.200 militaires français sont actuellement présents sur le sol malien et poursuivent une mission de sécurisation visant à affaiblir durablement les groupes terroristes, tout en appuyant le transfert de la zone aux contingents relevant de la MINUSMA, rappelle le ministère français de la Défense dans un point qu’il fait de la situation.

Parlant des forces maliennes, le ministre malien de la Sécurité intérieure, le général Sada Samaké, avait déclaré lors d’une visite ce mois-ci à Tombouctou: «Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître, mais [...] nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit maîtrisée.»

Mais les djihadistes, eux, ne se trompent pas: pour eux, l’ennemi, c’est la France!

«Les attaques contre les ennemis de l’islam vont continuer», a déclaré Abou Walid Sahraoui, un porte-parole du MUJAO.

«Notre ennemi est la France qui travaille avec l’armée du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Guinée, du Togo, contre les musulmans», et « tous ces pays sont nos ennemis et nous allons les traiter comme des ennemis», a-t-il ajouté.

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