16.10.2013 par P. CHAPLEAU - Lignes de Défense
Ce n'est pas tout à fait un nouveau "partage de l'Afrique" entre Américains et Français puisqu'il n'y a pas de compétition entre les deux puissances (le mot est-il juste?) mais on assiste actuellement aux prémices d'une réaffectation des moyens militaires franco-américains, pour des raisons tant stratégiques que budgétaires.
Différentes informations données sur ce blog démontrent l'effort US en direction de Djibouti.
Le 26 septembre, par exemple, j'écrivais:
"775 millions de dollars en deux ans! Pour 2013, ce sont déjà quelque 343 millions de dollars de travaux qui ont été commandés (s'y ajoutent une partie d'un contrat de 179 millions de dollars passé en septembre dans le cadre du programme Saturn Arch de renseignement satellitaire). Pour 2012, ce sont au moins 432 millions de dollars de travaux, aménagements et équipements qui ont été dépensés pour le camp Lemonnier."
Le dispositif US, qui se consolide en permanence, permettra à l'AFRICOM et au CENTCOM de disposer d'une base de lutte anti-piraterie, d'une plate-forme anti-terroriste (avec des drones), d'un hub logistique etc. Autant de capacités qui rendent quasiment obsolète la présence à Djibouti de certaines forces françaises (actuellement 2 100 hommes) et la poursuite de certaines missions. Certes, les militaires du 5e RIAOM ou les cadres de la mission de coopération et de défense (rattachés au MAE) ne seront pas d'accord avec moi. Mais, leur avenir est compté. L'EMA planche sur des scénari et le ministère réfléchit à la "réarticulation des forces prépositionnées en fonction de la régionalisation de notre action au Sahel". En clair, "il faut alléger ici où là" ("ici et là", plus précisément).
D'où le probable basculement du centre de gravité français vers le Sahel où Serval sera bien, comme annoncé et promis, réduit à un millier d'hommes mais où un dispositif régional durable (sous statut de forces prépositionnées?) pourrait bénéficier du départ de Djibouti de certaines capacités terrestres.
A Djibouti, comme l'ont avancé certains collègues, ne pourraient rester qu'une composante aérienne (quelques chasseurs) et, peut-être, une composante entraînement.
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