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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 18:55
Les 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité

octobre 24, 2013 par Sivis Pacem

 

L’Alliance géostratégique était partenaire des « 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité » qui ont eu lieu le 23 octobre 2013 au récent siège de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN). Résumé d’une journée dense et réussie.

 

L’ouverture des travaux a été effectuée par Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée, entre autre (1), de l’Economie numérique. Soulignant les transformations profondes de la société par le développement du numérique, la ministre a rappelé l’attention du politique à la sécurité des opérateurs d’importance vitale (OIV) et la volonté affirmée du gouvernement de développer le tissu industriel en France en utilisant tous les leviers à sa disposition. Le rappel à l’Europe « puissance dans les réseaux et la téléphonie » à la charnière des années 2000 puis, finalement, la disparition de nos champions de l’époque au détriment des USA et de l’Asie est venue souligner le risque identifié de ne pas stimuler un secteur doté d’une myriade de compétences et d’innovations, fragile du fait de son extrême morcellement.

Après la ministre, une intervention vidéo du sénateur Jean-Marie Bockel, à l’étranger, a été projetée. Le sénateur se félicitant des avancées des derniers mois mais aussi des derniers jours, son rapport sur le sujet n’y étant pas étranger, de son point de vue. Le projet de la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014/2019 venant d’être adopté au Sénat lundi 21 octobre avec un volet cyber d’envergure.

C’était ensuite au tour de la première table ronde d’entrer dans le vif du sujet. Concentrée sur les OIV et la LPM, il s’en est dégagé un consensus général indiquant que si la prise de conscience avait bien eu lieu, de nombreux décideurs politiques et d’entreprises restaient encore à convaincre. Le dispositif actuel, et qui devrait être renforcé par la LPM, permettra la mise en place d’une boucle d’amélioration continue. Les travaux entre acteurs étatiques, industriels et OIV (2) permettant d’établir la confiance mutuelle avec un véritable bénéfice pour les entreprises. Un cercle vertueux souhaité mais qui sera confronté à de nombreux freins et des réticences souvent « culturelles », certains des intervenants étant frappé par « l’acculturation economique liée à la cybersécurité » (3). Cette première table ronde se termina en examinant la nécessité de renforcer les aspects « formation » et d’encourager la structuration de la filière cybersécurité et cyberdéfense qui se met en place. Les mécanismes d’obligation et de contraintes s’accompagneront peut-être aussi d’une forme de régulation voire d’auto-régulation par une partie des acteurs économiques privés (responsabilité des conseil d’administration vis à vis de leurs actionnaires, gestion des risques cyber). Le développement d’offres d’assurance spécifiques au risque cyber n’étant probablement qu’une partie des outils dont s’empareront les acteurs économiques privés.

Non moins intéressante, mais sans doute plus technique car dotée d’une forte dimension juridique et légale, la seconde table ronde a permis de confirmer l’explosion de la cybercriminalité. Une tendance récente d’ailleurs se développe avec l’émergence d’une cyberdélinquance individuelle, essentiellement basée sur l’exploitation malveillante du « drop shipping ». L’un des points forts des échanges a concerné la difficulté de coopération au niveau européen en dépit de la convention de Budapest. L’une des difficultés majeures étant la « territorialisation » des attaques et/ou des fraudes et la lourdeur administrative pour bâtir un dossier d’instruction extra-national. Les Douanes ont mis en lumière le complément que représentait leurs échanges avec leur homologues puisque reposant sur une coopération administrative et non exclusivement juridique. Enfin, un problème juridique concernant les données de géolocalisation a été soulevé avec un risque potentiel d’annulations de certaines procédures. La nécessité d’un meilleur encadrement de la preuve numérique et d’une harmonisation sur, par exemple, la durée de conservation des preuves numériques au niveau Européen ont émergé de cette intéressante table ronde.

L’après-midi était réservé à des démonstrations, des ateliers et des échanges sur les stands des principaux participants. Pour conclure, saluons la réussite de ces « 1ères rencontres parlementaires de la cybersécurité » grâce à la qualité des participants et des échanges. Une réussite dont le mérite revient à l’enthousiasme et à l’efficacité de « Défense & Stratégie » qu’il convient ici de saluer confraternellement.

 

Note : on pourra lire également cet autre résumé de la journée ainsi que celui-ci

 

 

(1) L’intitulé exact est « Ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique« 

(2) plusieurs participants ont souligné l’importance de prendre en compte l’ensemble des entreprises et, en particulier, les petites et les moyennes essentielles aux grandes entreprises et aux OIV. Et qui constituent le véritable gisement d’emplois et une grande partie de l’innovation et de la compétitivité.

(3) Penser la cybersécurité uniquement comme un centre de coûts, pas comme un investissement

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