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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 12:50
Ambitions stratégiques américaines, britanniques et russes en Méditerranée

 

 

Octobre 2013 – Par Bastien ALEX, Didier BILLION, Alain COLDEFY et Richard LABÉVIÈRE (IRIS)

 

Comptant 23 pays riverains, soit plus de 450 millions d’habitants et accueillant 25 % du trafic maritime mondial pour seulement 1 % de la surface océanique global, la Méditerranée constitue un carrefour stratégique majeur, aussi bien sur les plans politique, économique, commercial, qu’énergétique ou migratoire. De ce fait, sa sécurité demeure cruciale pour la sauvegarde des intérêts des puissances comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie mais aussi ceux d’autres pays qui cherchent désormais à s’affirmer dans la région (Israël, Chine et Turquie).

 

Cet espace méditerranéen est actuellement traversé par deux dynamiques déstabilisatrices : la crise économique mondiale – et ses répercussions au sein de l’UE – et les soubresauts induits par l’onde de choc qui traverse le monde arabe. La première a des conséquences d’ordre financier du fait du creusement de la dette des États qui leur impose des politiques de rigueur budgétaire qui se répercutent entre autres sur les budgets de défense. La seconde suscite l’inquiétude en raison des changements de régime intervenus qui provoquent de facto de l’instabilité, les difficiles transitions et reconstructions des institutions s’inscrivant sur le moyen terme et les territoires nationaux, terrestre comme maritime, demeurant insuffisamment contrôlés. Si des conflits terrestres de basse intensité devaient éclater et surtout se pérenniser, cela aurait en outre des répercussions sur les flux migratoires, illégaux notamment. Ce risque, s’il n’est pas majeur, doit être pris au sérieux.

 

À ces dynamiques récentes s’ajoutent des points de frictions plus anciens, structurants de l’espace méditerranéen, et dont les fluctuations en termes d’intensité ont des répercussions plus ou moins significatives sur le contexte sécuritaire (conflit israélo-palestinien, différend turco-chypriote, crise du Sahara occidental). Enfin, le dernier élément méritant attention demeure la question de la sécurité des détroits (Gibraltar, Dardanelles, Canal de Suez). Ces trois points d’entrée méditerranéens voient leur sécurité susceptible d’être perturbée, certes dans le pire des scénarii, par les évolutions du contexte géopolitique de la région.

 

Le changement de contexte a provoqué l’apparition de nouveaux interlocuteurs. Dans quelle mesure cette donne ouvre-t-elle des perspectives de coopération ? Des risques de tensions ?

 

La « réduction de la voilure » découlant de la crise crée, pour les pays européens, un alourdissement du fardeau sécuritaire méditerranéen qui pourrait être exploité par certains États (Turquie, Chine, Russie). Mais ces derniers sont-ils réellement désireux – ou en mesure – de le faire, et ainsi de jouer un nouveau rôle dans la région ? A contrario, la crise créée-t-elle les conditions nécessaires à un rapprochement/renforcement de la coopération entre les pays européens afin de mutualiser la sécurisation de l’espace méditerranéen ? Quel rôle pourrait prendre la France dans la refonte du partenariat méditerranéen ? Qu’a-t-elle à y gagner ?

 

Devant l’échec relatif des différents avatars de la coopération entre pays riverains de la Méditerranée, face aux conséquences de la crise économique et aux turbulences politiques en cours au sud et à l’est, s’impose une réflexion sur les menaces et leur réalité, sur les ambitions de chacun ainsi que sur les opportunités que peut proposer cette évolution de la situation en termes de redéfinition d’un cadre de coopération plus adapté aux enjeux actuels.

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