29.11.2013 Nathalie Guibert – LeMonde.fr
Moins on le voit, mieux il se porte. Cet homme invisible occupe pourtant une place éminente dans la sécurité nationale. Bernard Barbier est l'alter ego français du général Keith Alexander, le patron de la puissante NSA américaine. Lui est ingénieur et dirige depuis 2006 la direction technique de la DGSE, les « grandes oreilles » du pays. A 60 ans, atteint par la limite d'âge, le patron des interceptions françaises s'apprête à quitter son poste.
De rares photos circulent, visage rond, cheveux blancs comme neige. On le décrit comme « une pointure » dans son domaine, l'espionnage des communications. Mais aussi comme un bon vivant, amateur de cuisine et passionné de rugby. « Un type rond, jovial, ouvert », assure l'un de ses collègues. Le Monde n'a pu le rencontrer. Dans les premiers cercles qui l'entourent, les sources consultées s'expriment sous condition d'anonymat.
Le directeur technique a aujourd'hui la main sur les moyens de surveillance des réseaux de télécommunication et de data mining (recueil de données) les plus puissants d'Europe après ceux des Britanniques. C'est sous sa conduite que les services du renseignement extérieur français, dotés par l'Etat de moyens considérables au milieu des années 2000, ont recruté des centaines d'ingénieurs. Comme il a pu le dire dans l'une de ses deux seules interventions rendues publiques en 2010, les services français se sont mis à « jouer en première division ».
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