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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 12:30
La France au Moyen-Orient (1/5) : quand la diplomatie va, tout va... mieux

 

22/11/2013 Michel Cabirol, à Dubaï – LaTribune.fr

 

Les commandes d'avions civils ont atteint des records au salon de Dubaï. Mais de gros contrats militaires sont aussi en ligne de mire pour les industriels français dans le Golfe. Premier volet de cette enquête au Moyen-Orient : les bénéfices d'un réchauffement diplomatique.


 

Quand la diplomatie va, tout va... Notamment le business dans les pays du Golfe où la France, depuis ses prises de position diplomatiques successives sur la Libye, Mali, Syrie et Iran, jouit d'une bonne image dans les principales capitales de la région, Ryad, Doha et Abu Dhabi. "La politique française est bien perçue, confirme le PDG du missilier MBDA, Antoine Bouvier, qui a vu se succéder sur son stand l'essentiel de ses clients de la région. On sent que les prises de positions de la France sur la Syrie, l'Iran ont généré dans la région un climat positif". Le missilier européen (BAE Systems, EADS et l'italien Finmeccanica) travaille actuellement sur plusieurs campagnes commerciales.

C'est donc un retour en grâce des groupes d'armement français après une longue parenthèse de près de cinq ans marquée par une certaine défiance vis-à-vis de la politique de Nicolas Sarkozy, notamment en Arabie Saoudite. Le Qatar, pourtant privilégié par l'ancien locataire de l'Elysée, n'avait toutefois pas sorti son chéquier pour s'offrir la technologie "made in France" en matière d'équipements militaires. Tout comme les Emirats Arabes Unis n'avaient pas non plus acheté le Rafale malgré la très (trop ?) forte insistance de Nicolas Sarkozy. Au point de se brouiller avec Abu Dhabi, qui a obtenu une base interarmes française sur son sol… sans aucune contrepartie pour Nicolas Sarkozy.

 

La qualité de la relation entre la France et le Golfe est excellente

"La qualité du climat politique entre la France et les pays de la région est excellente", assure également le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, qui dans le cadre de la vision stratégique Ambition 10 compte chercher la croissance du groupe en très grande partie dans les pays émergents. Et de rappeler que "sans un soutien politique, il est difficile de conclure" dans les pays du Golfe.

"La France est capable de proposer des partenariats stratégiques dans la région, elle en a la volonté, observe Antoine Bouvier. Les clients y sont également très favorables".

Ce que confirme Pascale Sourisse, en charge du développement de l'activité dans les pays émergents au sein de Thales, qui sillonne régulièrement cette région où le groupe a des enjeux commerciaux importants. "Nous sentons qu'il y a une bonne entente dans le cadre des campagnes commerciales entre le ministre français et ses homologues de la région. Il a réussi à instaurer des relations de confiance", explique-t-elle. Elle rappelle que "l'action étatique et l'action industrielle vont de pair" pour réussir. "La politique va avec les affaires", renchérit un autre industriel très présent dans la région.

 

Le travail de Jean-Yves Le Drian salué

Tout comme Antoine Bouvier, Jean-Bernard Lévy salue le travail approfondi du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sans qui deux contrats d'une valeur de 1 milliard d'euros (deux satellites espions et 17 radars GM 200) se seraient perdus dans les dunes des Emirats Arabes Unis. En janvier 2013 lors de la visite de François Hollande à Abu Dhabi, "on avait perdu la campagne Falcon Eye (deux satellites espions, ndlr)", se souvient-il.

"Le ministre est extrêmement présent sur les dossiers internationaux", constate également Antoine Bouvier. Le ministre était bien sûr présent dimanche au salon aéronautique de Dubaï. Son sixième voyage aux Emirats Arabes Unis ! "Il est aujourd'hui dans l'approfondissement de sa relation avec son homologue émirati et il est dans ce schéma-là avec ses homologues dans la région", explique-t-on au ministère.

 

L'armée française, une vitrine pour les industriels

Et puis les groupes de défense profitent également des succès opérationnels de l'armée française, qui est une excellente vitrine pour les matériels tricolores, notamment le Rafale. D'autant que le savoir-faire opérationnel des trois armées dans les conflits est de haut niveau. Ainsi, le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Denis Mercier, a passionné samedi dernier ses 32 homologues lors de la réunion traditionnelle des patrons des armées de l'air à la veille de l'ouverture du salon aéronautique de Dubaï.

La France au Moyen-Orient (1/5) : quand la diplomatie va, tout va... mieux

Son exposé portant sur les leçons des engagements récents de la France en Libye et au Mali, et en particulier de l'armée de l'air française, a été particulièrement écouté. Le général Mercier a montré que la France était capable de frapper extrêmement loin avec les Rafale dans un délai de préparation très court et dans des scénarios complexes. Ce que n'ont pu faire certains chefs d'états-majors concurrents, qui se sont limités à des présentations très générales.

 

Les Etats-Unis ne sont plus compris au Moyen Orient

Aujourd'hui étranglés par les budgets de défense de plus en plus contraints en Europe, les grands groupes français se pressent à nouveau avec beaucoup d'espoirs en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis pour tenter de compenser à l'export le manque à gagner dans les pays matures, voire y trouver un peu de croissance. Et pourquoi pas le pactole. Car de grands contrats sont en jeu dans ces trois pays, notamment à court terme en Arabie Saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis. Notamment pour le Rafale au Qatar, puis aux Emirats Arabes Unis.

D'autant que la France profite d'une certaine incompréhension entre les Etats-Unis et les pays du Golfe.

"On sent bien qu'il y a un malaise entre ces pays et les Etats-Unis, explique-t-on à La Tribune. Les prises de positions américaines ne sont pas totalement comprises et appréciées".

Aux industriels français d'en profiter. Mais comme le rappelle un industriel, qui connait très bien la région,

"les Américains ne sont peut-être pas bien vus par les familles régnantes mais ils continuent de signer des très gros contrats. Les Britanniques et les Allemands raflent beaucoup de marchés. Nous les Français, nous devons cesser d'être romantiques, car ce qui compte c'est de gagner des contrats et non pas de participer ou d'être bien vus".

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