21/11 Matthieu Quiret, Les Echos
Pour les PME, un nouveau dialogue s'instaure avec la DGA et les grands groupes. L'enjeu se trouve à l'export.
Le 7 novembre, des représentants du ministère de la Défense sont venus à la Chambre de commerce et de l'industrie de Nice mobiliser les PME de la région pour qu'elles participent aux appels d'offres des armées. Objectif des acheteurs de la Défense : chasser la mauvaise image du secteur. « C'est une réputation injuste », juge l'un des participants, le médiateur de l'achat public, Jean-Lou Blachier. Pour lui, « le ministère est l'un des meilleurs élèves de l'achat public. Sur les 230 demandes de médiation que nous avons reçues en dix mois, aucune ne concernait ce secteur. » Il rappelle que les PME ont souffert des gros soucis de délais de paiement que le logiciel Chorus du ministère avait entraînés, mais des améliorations ont été apportées. De même, il estime qu'une réunion comme celle de Nice démontre la volonté de ne pas « massifier » ces appels d'offres, une tendance des acheteurs qui est mortifère pour les PME.
Subventions à l'innovation
Même son de cloche chez Eden, la grappe lyonnaise qui regroupe plus de 100 PME sur les secteurs défense, sécurité et sûreté. Son président Jean-Luc Logel salue le pacte PME Défense : « Cela va dans le bon sens. La cellule PME de la Délégation générale à l'armement est très attentive, nous avons un dialogue constructif avec eux. Ce n'était pas le cas il y a dix ans. » Il cite notamment le dispositif Rapid, qui réserve aux PME des subventions à l'innovation. D'après lui, le bras de fer qui existe entre les grands groupes et leurs fournisseurs reste vif, mais là encore un dialogue récemment s'est instauré, notamment grâce au pacte. « Je connais même le cas d'une PME, le fabricant de câbles Procaly, qui était en conflit avec un grand donneur d'ordre. Son dirigeant a pu apaiser les tensions en évoquant le pacte. »
Pour Jean-Luc Logel, il s'agit de se rapprocher des bonnes relations qu'entretiennent les groupes allemands avec leurs PME. « Les sous-traitants français sont encore trop infantilisés. Par exemple, dans les marchés à l'étranger, lors des négociations des compensations, les groupes ne veillent pas suffisamment à éviter que les PME ne se retrouvent minoritaires dans les coentreprises, un danger pour leur propriété intellectuelle. » Pour Eden, le véritable enjeu devient plus l'exportation que le marché français. « Celles qui survivent travaillent à l'export ou pour des groupes tournés vers les marchés étrangers. »
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