21/11/2013 Par Hélène Pillon - lexpress.fr (AFP)
Au Royaume-Uni comme dans d'autres pays, la NSA a collecté des données sur des citoyens innocents. Oui, mais cet espionnage a été possible grâce à l'autorisation des autorités britanniques en 2007.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la NSA. Les autorités britanniques ont joué un rôle crucial dans l'activité de l'agence américaine au Royaume-Uni, ont révélé le Guardian et Channel 4, mercredi. La NSA a pu espionner des citoyens de sa Majesté grâce à un accord secret avec les services de renseignements anglo-saxons, selon des documents communiqués aux médias par Edward Snowden.
Cette annonce fait écho aux révélations du Monde sur les informations fournies par le renseignement français à la NSA, mais reste surprenante. En effet la convention des "five eyes" signée par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, est censée protéger les citoyens de ces états d'éventuelles mesures de surveillance menées par les autres nations contractantes.
"Travailler ensemble"
Cependant, un mémo de mai 2007 sur l'espionnage électronique révélé par le Guardian et Channel 4 indique que les autorités britanniques et américaines ont conclu un accord allant à l'encontre de cette convention. Alors que Tony Blair était toujours Premier ministre, le bureau de liaison à Washington des services britanniques d'espionnage électronique et la NSA ont décidé "de travailler ensemble pour mettre en oeuvre une nouvelle politique étendant l'utilisation des informations britanniques interceptées incidemment" décrit le document.
"A présent, les analystes du SID (le service d'espionnage électronique de la NSA) peuvent exploiter toutes les données britanniques collectées incidemment concernant les identifiants des contacts, y compris les adresses IP et les adresses e-mail, les numéros de fax et de téléphone" de personnes non-suspectées de terrorisme, précise le mémo.
Besoin de réponses
Les autorités américaines n'ont pas réagi à la publication de ces nouvelles informations. En revanche, outre-Manche ce nouveau scandale fait grand bruit et de nombreux responsables demandent des explications.
Sir Malcolm Rifkind, le président de la commission parlementaire sur la sécurité et les renseignements, a d'ores et déjà affirmé au Guardian qu'il exigeait un rapport des services de renseignements électroniques du gouvernement britannique sur ces activités d'espionnage. Un besoin de réponses partagé par Nick Clegg, vice-président du Royaume-Uni, qui s'inquiète quant à lui de l'effritement du soutien de la population pour le travail des agences de renseignements après ces dernières révélations
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