12 novembre, 2013 by FOB
Le succès de l’opération française au Mali a aussi été rendu possible par la qualité du renseignement sur ce gigantesque théâtre d’opération. Et même si les premières colonnes françaises arrivées n’avaient que de très vieilles cartes du pays, datant des années 60, rapidement, la « machine renseignement » s’est mise en place. A Creil (Direction du Renseignement Militaire), notamment, qui a amalgamé plusieurs sources, dont des vues satellites ou la base de données mondiales MGCP (multinational geospatial coproduction program).
Mais c’est aussi sur le terrain que la fonction renseignement a montrée un réel succès : qualité des forces engagées ou dialogues entre les forces conventionnelles et spéciales…
L’opération Serval aura été l’occasion pour la première fois de l’utilisation d’un système d’exploitation appelé SAer (Système d’Aide à l’exploitation du renseignement), un outil qui a permis le partage du renseignement sans rupture du plus petit niveau tactique jusqu’au plus haut niveau, à savoir le CPCO (centre de planification et de conduite des opérations) à Paris. Un logiciel développé par le CERAT (Centre de Renseignement et d’Etude du Renseignement).
Crée en 2002, le CEERAT a achevé sa montée en puissance en 2005. Cette école localisée à Saumur forme les officiers et sous officiers qui seront appelés à traiter du renseignement de niveau tactique, et pas seulement dans l’armée de terre (DPSD, DRM, DGSE…). L’exploitation est le cœur de métier du CEERAT. Et son rôle a été sans aucun doute l’une des clefs du succès de la fonction renseignement durant l’opération Serval au Mali. Car l’une des réussites a été l’excellente fluidité des informations entre les pions déployés sur place et les structures de commandement, notamment grâce à ce logiciel. Pour la première fois le SAer a été déployé au niveau du GTIA, qui avait donc accès au système d’information. Facilement exploitable, les informations ont été transmises sans aucune perte, permettant l’analyse de la situation dans le temps et dans l’espace. Outil à l’origine dédié à la formation à l’exploitation du renseignement, l’utilisation du SAer a finalement été généralisée et a permis la bonne compréhension de la situation sur place.
Le succès de l’opération au Mali aura été également due à l’excellente coopération entre les divers services interarmées (DGSE, Forces Spéciales…). A noter aussi que Serval a été l’occasion du premier déploiement d’une BRB complète (Batterie de renseignement de Brigade). L’une des leçons de Serval confirme l’utilité d’un dialogue en boucle courte des acteurs (rendu possible notamment grâce aux VAB transmission doté d’une liaison satellite, transmettant en direct).
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