16/11/2013 45eNord.ca (AFP)
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L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a approuvé vendredi à La Haye le plan de destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici la mi-2014, opération que l’Albanie a refusé d’accueillir sur son sol.
«Le plan est adopté», a déclaré à l’AFP Christian Chartier, porte-parole de l’OIAC, à l’issue d’une réunion des 41 membres du Conseil exécutif de l’OIAC à La Haye.
Vendredi était en effet une date butoir aux termes d’un accord russo-américain ayant permis d’éviter des frappes militaires américaines en Syrie, date avant laquelle le Conseil exécutif de l’OIAC était censé approuver les différentes échéances pour la destruction de plus de 1.000 tonnes d’armes chimiques.
D’autre part, alors que l’opposition syrienne a subi dernièrement plusieurs revers, dont la mort jeudi de cinq commandants rebelles, une conférence de paix, plusieurs fois reportée, a été annoncée pour le 12 décembre à Genève par un quotidien syrien proche du régime. Ni Damas, ni les rebelles n’ont confirmé cette date.
Le régime se dit prêt à y participer tant que le départ du président Bachar al-Assad n’est pas à l’ordre du jour, mais l’opposition insiste sur le départ du président et son exclusion d’un éventuel processus de transition.
Les discussions au siège de l’OIAC ont été interrompues deux fois avant qu’un accord ne soit trouvé, vendredi vers 20h00 GMT.
Aux termes de cet accord, les armes chimiques syriennes seront transportées hors du pays en guerre, afin d’assurer leur destruction de la manière «la plus sûre et plus rapide» possible, a indiqué l’OIAC dans un communiqué.
Presque toutes les armes chimiques et les précurseurs entrant dans la composition des produits toxiques, à l’exception de l’isopropanol pouvant servir à la fabrication de gaz sarin, doivent être retirés du pays d’ici le 5 février 2014.
Les armes chimiques les «plus critiques» doivent être retirées du pays d’ici la fin de l’année, a indiqué l’OIAC.
Les installations de production déclarées par le régime seront détruites entre le 15 décembre et le 15 mars 2014, selon l’organisation.
Les armes chimiques dont l’élimination est jugée «prioritaire» seront détruites en dehors de la Syrie d’ici avril 2014, et toutes les autres armes chimiques d’ici la date butoir du 30 juin 2014, selon le calendrier approuvé par l’OIAC.
Mais qui accueillera l’opération?
Parallèlement, le Premier ministre albanais Edi Rama a exclu vendredi la destruction en Albanie des armes chimiques syriennes, contrairement à ce que lui demandait Washington, un de ses proches alliés.
Dans cette nation des Balkans qui a détruit tout l’arsenal chimique datant de son époque communiste, quelque 4.000 personnes réunies à Tirana, la capitale, ont acclamé la décision du Premier ministre. Ce dernier a déclaré que son pays n’avait «pas les capacités» nécessaires pour cette opération.
Malik Ellahi, conseiller politique du chef de l’OIAC Ahmet Uzumcu, a indiqué ne pas encore savoir dans quel pays les armes chimiques syriennes pourraient être transportées pour être détruites, après le refus de Tirana.
«Mais le Conseil exécutif a adopté une décision et est confiant quant au fait qu’il existe des alternatives et que ce matériel sera transporté hors de la Syrie», a-t-il déclaré à la presse.
«Les dates butoir ont été fixées avec l’assurance qu’il y aura des alternatives pour la destruction», a-t-il ajouté.
La France et la Belgique auraient été contactées par les États-Unis, tandis que la Norvège a d’ores et déjà exclu de détruire les armes chimiques sur son sol, disant que les délais sont trop courts et qu’elle ne possède pas l’expertise nécessaire.
La Norvège et le Danemark se sont engagés à fournir des navires pour aider à transporter les armes hors de la Syrie, Copenhague ayant également promis une équipe de protection pour la délégation de l’OIAC sur place.
Une équipe conjointe ONU-OIAC est en Syrie depuis octobre pour inspecter l’arsenal chimique syrien. Les sites de production ont été rendus inutilisables et les armes placées sous scellés.
Les inspecteurs travaillent dans «une zone de guerre active, une situation extrême sur le plan de la sécurité», a déclaré la coordinatrice de la mission, Sigrid Kaag, à l’ouverture de la réunion à La Haye.
Elle a assuré que son équipe était en contact avec «des groupes armés de l’opposition» afin de s’assurer de la sécurité de la mission.
Selon une source diplomatique, le directeur de l’OIAC Ahmet Uzumcu a écrit le 11 novembre à Mme Kaag, lui présentant une ébauche du plan.
Selon cette ébauche, du matériel pour emballer et manipuler les armes chimiques sera envoyé vers 12 sites de stockage d’ici au 13 décembre, après quoi les armes chimiques seront transportées vers le principal port syrien, Lattaquié, d’où elles partiront par bateau avant le 5 février.
Damas a demandé de l’aide logistique pour ce processus, dont des 4×4 blindés et de l’équipement électronique de pointe. Mais les puissances occidentales rechignent à fournir ce genre de matériel, qui pourrait être utilisé dans la guerre civile.
Moscou, allié de Damas, pourrait toutefois fournir de tels équipements sans broncher.
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