05 décembre 2013 Romandie.com (AFP)
BRUXELLES - L'Union européenne examine le soutien, essentiellement financier, qu'elle prévoit d'apporter à l'intervention des troupes africaines et françaises en Centrafrique après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
L'UE devrait saluer, dans une déclaration attendue en fin de journée, le mandat accordé par le Conseil de sécurité aux forces françaises pour intervenir en soutien à la Misca (force africaine en RCA), a-t-on indiqué de même source.
Décidée à apporter un soutien à cette mission, l'UE examine plusieurs options, qui sont essentiellement d'ordre financier, a indiqué Michael Mann, le porte-parole du service diplomatique.
L'aide consacrée au fonctionnement de la Misca devrait être substantielle, probablement de plusieurs dizaines de millions d'euros, selon des sources diplomatiques.
D'ores et déjà, Londres a proposé une aide logistique limitée à la France. Selon des sources gouvernementales, elle devrait se traduire par la mise à disposition d'un avion militaire gros-porteur C-17, comme cela avait été le cas lors de l'intervention française au Mali en janvier. Mais l'envoi de troupes britanniques n'est pas une option sur la table, a averti un porte-parole du ministère britannique de la Défense.
La France et la Grande-Bretagne ont renforcé ces dernières années leur coopération militaire, en insistant notamment sur l'interopérabilité qui les a conduites à agir conjointement en Libye, en 2011.
Au cours des discussions à Bruxelles, des experts de l'UE avaient évoqué la possibilité de déployer le groupement tactique européen (battlegroup), dont l'objectif est de pouvoir participer rapidement à des opérations à l'étranger.
Créé en 2007, ce groupement n'a encore jamais été utilisé sur un théâtre d'opération. Pour le second semestre 2013, il comprend environ 1.500 militaires de cinq pays, dont le Royaume-Uni, qui le dirige.
Selon des sources diplomatiques, des responsables britanniques ont demandé que l'analyse des experts évoquant le déploiement du battlegroup ne soit pas communiquée aux Etats membres, appelés à décider.
Les Britanniques sont traditionnellement réticents à un renforcement des outils de défense commune au sein de l'UE, privilégiant l'Otan ou les accords ad-hoc entre pays.
Des responsables de certains pays ont par ailleurs mis en avant l'absence d'une demande par la France d'un déploiement de forces européennes.
Dans leur analyse, les experts de l'UE soulignaient que l'envoi d'une force militaire européenne serait susceptible de contribuer notablement au rétablissement de la sécurité pour la population, facilitant ainsi la distribution de l'aide humanitaire en Centrafrique.
L'UE a débloqué une aide humanitaire d'urgence de 20 millions d'euros depuis le début de l'année pour les victimes des violences en Centrafrique.
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