28/11/13 Concetto Bandinelli – MIL.be
Depuis le 3 septembre 2013, quatre de nos F-16 font respecter l'espace aérien de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. Présents jusqu'au 3 janvier 2014, nos 50 militaires sont basés à Siauliai, dans le nord de la Lituanie, pour l'opération Baltic Air Policing.
Photos Jürgen Braekevelt >>
Membres de l'OTAN depuis 2004, les États baltes ne disposent pas de forces aériennes capables de faire respecter leur espace aérien. Tous les quatre mois, un partenaire de l'Alliance endosse donc ce rôle de policier de l'air, en envoyant un détachement et plusieurs chasseurs. Notre pays, présent depuis le 2 septembre 2013, assure cette mission : 50 militaires et 4 chasseurs-bombardiers F-16, prêts à en découdre.
Les Belges sont en « QRA » (Quick Reaction Alert), en alerte permanente. Comme au pays, ils doivent faire décoller une patrouille de deux F-16 endéans les 15 minutes et rejoindre rapidement l'objectif signalé par le CAOC (Combined Air Operations Center) de Uedem, en Allemagne, et leurs collègues du centre de contrôle de Karmelava, en Lituanie.
Leur destination peut être un avion ayant perdu tout moyen de communication radio, un appareil piraté ou un jet tentant de violer délibérément l'espace aérien. « Nous disposons de quatre avions armés de quatre missiles », explique le commandant aviateur Sébastien « BK » Mesmaeker, chef du détachement belge. Cette configuration est identique à celle qu'on retrouve en Belgique pour effectuer la même mission, le QRA.
Chaque jour, pilotes, crew-chiefs, pompiers et contrôleurs aériens organisent deux sorties, l'une le matin et l'autre dans l'après-midi. Chaque vol dure environ deux heures pour « BK », « Gringo », « Slip », « Vrieske » ou « Shell ». Les yeux rivés sur les cadrans ou le viseur tête haute, les pilotes, harnachés sur le siège éjectable incliné à 30°, scrutent le ciel sous leur bulle en plexiglas. La main sur le « stick », le regard protégé par la visière fumée de leur casque, ils restent en alerte, suivent les instructions des air defence controllers belges et lituaniens basés dans la station radar de Karmelava, à quelque 190 km de Siauliai et, s'il le faut, foncent vers l'avion suspect signalé par l'écran radar.
« Je suis impressionné par le professionnalisme du détachement belge », a déclaré le lieutenant-colonel aviateur lituanien Vidmantas Raklevicius. « Quatorze pays ont déjà participé à Baltic Air Policing depuis 2004. Si ma mémoire est bonne, la Belgique devrait revenir en 2018 pour la quatrième fois. »
Vidéo : Wim Cochet et « Gringo »
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