09.12.2013 Alain Ruello, Les Echos
La société se juge trop chère sur le marché des satellites télécoms.
Avec trois jours d'avance sur EADS, Thales Alenia Space (TAS) a dévoilé vendredi un plan de compétitivité destiné à regagner des parts de marché dans le domaine des satellites télécoms. L'enjeu : réduire les coûts face à la concurrence des américains Boeing et Loral.
Sur ce marché, la filiale de Thales (66 %) et de Finmeccanica (33 %) est dans une situation paradoxale : malgré un plan de charge qui se tient encore et une forte relance des investissements, ses effectifs (7.500 salariés) sont trop importants au regard du carnet de commandes. « C ette année, nous aurons gagné deux contrats [au Brésil et en Russie, NDLR]. C'est peu. C'est trop peu. Le bon équilibre d'une société comme la nôtre passe par trois contrats par an », explique son PDG, Jean-Loïc Galle.
Impact social à arrêter
Pénalisé par le niveau de l'euro, TAS souffre d'une différence de prix avec la concurrence, pouvant aller jusqu'à 10 millions de dollars par satellite. « Celui qui mène la guerre des prix, c'est Loral. Boeing joue plus la rupture technologique avec son satellite à propulsion électrique et sa parfaite complémentarité avec SpaceX », indique Jean-Loïc Galle. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : sur la vingtaine de satellites télécoms qui se vendront cette année, les deux groupes américains en rafleront au moins 13.
Si la durée du plan de compétitivité a été fixée à dix-huit mois et si l'organisation va être complètement revue, l'impact social reste à arrêter. Tout dépendra du nombre de satellites télécoms vendus l'an prochain. A ce stade, l'objectif est d'en placer trois. Si le curseur s'arrête sur zéro, un ou deux, alors l'impact sur les effectifs sera visible. Au-delà, il sera limité. Mais il n'y aura ni licenciement ni fermeture de site, promet le PDG de TAS. « L'objectif que je me fixe est que ces réductions d'effectifs sur les programmes en cours puissent être en partie réaffectées sur des projets qu'on pourrait gagner ». Pour cela, TAS peut compter sur le dynamisme du segment des satellites d'observation et de navigation. Avec cinq contrats cette année, les objectifs de prises de commandes dans ce domaine ont été dépassés.
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