06/12/2013 Armée de l'air
Perché à 730 mètres d’altitude, dans le canton de Zicavo, en Corse du sud, le village de Cozzano (Cuzzà en langue corse) est l’un des terrains d’entraînement mis en place pour l’exercice Serpentex 2013.
Bénéficiant d’une vue imprenable sur une vallée en contrebas, une équipe de contrôleurs «air» avancés (Forward Air Controller - FAC) composée de Britanniques, de Canadiens et de Français guide un Mirage 2000D pour un show of force (démonstration de puissance).
Chaque jour, plusieurs vagues d’aéronefs effectuent des missions d’appui aérien au-dessus du ciel corse. Par le biais de scénarios de plus en plus complexes, les FAC s’entraînent aux procédures avec des F18 canadiens, ainsi que des Rafale et des Mirage 2000D français. Les avions de chasse vont même jusqu’à délivrer leur armement sur le champ de tir de Diane, alternant largages de bombes et passes canon, sous le guidage de FAC situés à proximité.
«C’est très enrichissant pour nous de pouvoir bénéficier de l’expérience et du savoir-faire de la France dans le domaine de l’appui aérien, explique le capitaine Alan Lockerby, FAC Supervisor (superviseur) de l’armée de l’air canadienne. Serpentex est une occasion formidable pour s’entraîner avec des nations que nous côtoyons lors des déploiements en opération.»
Organisé du 25 novembre au 13 décembre 2013, sur la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara (Corse), Serpentex met en œuvre de nombreux moyens pour entraîner les troupes aux procédures CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché) avant le déploiement sur les théâtres d’opérations extérieurs. Il a été initialement créé pour répondre aux besoins des troupes avant leur départ en Afghanistan. Aujourd’hui, l’exercice évolue et prend en compte les récentes opérations comme la Libye et le Mali.
De nouveaux modes d’action sont mis en place cette année. Ainsi, les procédures DACAS (Digital Added CAS - CAS assisté par l’emploi d’outils numériques) sont employés, éprouvés et testés dans un environnement dense. De même, des missions de type SCAR (Strike Coordination and Reconnaissance – coordination de frappe et reconnaissance) sont programmées dans certains scénarios concoctés par les animateurs de l’exercice. Le SCAR est une mission qui allie la recherche et le traitement d’objectifs dans une zone délimitée, sans le guidage de FAC. Le travail avec des moyens ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) comme le drone Reaper italien et l’avion CP-140 canadien ont également permis des scénarios plus conformes à la réalité opérationnelle.
Serpentex 2013 a pris une belle envergure avec plus de 700 militaires provenant de neuf nations différentes, notamment du Canada. Fort de 200 personnes, le contingent canadien participe pour la première fois à cet exercice d’ampleur.