11.12.2013 Le Monde.fr (AFP, Reuters)
Washington a suspendu son aide non létale destinée au nord de la Syrie, à la suite de la prise de contrôle par des combattants du Front islamique, de bâtiments et de positions tenues par l'Armée syrienne libre (ASL) opposée au président Bachar Al-Assad, a annoncé mercredi 11 décembre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.
« A la suite de cette situation, les Etats-Unis suspendent toutes les futures livraisons d'aide non létale [notamment des radios et des véhicules] dans le nord de la Syrie », a dit un porte-parole de l'ambassade. Il a précisé que l'aide humanitaire ne serait pas concernée, car elle est distribuée par des organisations internationales et non gouvernementales. Les Etats-Unis livrent de l'aide dite « non létale » aux seuls rebelles de l'ASL, par crainte de la voir tomber entre les mains des groupes djihadistes qui combattent le régime de Damas.
SITUATION INSTABLE
Après s'être emparé samedi de dépôts d'armes appartenant à d'autres groupes rebelles près de Bab El-Hawa, des combattants du Front islamique ont pris le contrôle mardi d'un point de passage dans la même zone, à la frontière turque dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les tensions sont montées entre le Front islamique, créé le 22 novembre par la fusion de sept groupes islamistes, et l'Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle chapeautée par l'opposition en exil appuyée par l'Occident, bien que les deux camps luttent tous deux pour la chute du régime de Bachar Al-Assad. Le 3 décembre, le Front islamique avait annoncé avoir claqué la porte de l'état-major de l'ASL, affirmant qu'il ne le représentait plus, accentuant encore plus le morcellement de la rébellion.
AIDE HUMANITAIRE
Les Nations unies vont par ailleurs lancer jeudi leur premier pont aérien de nourriture et d'aides diverses vers la Syrie, à partir d'Irak et vers le Nord-Est kurde, avec l'autorisation des deux gouvernements.
Les monarchies arabes du Golfe ont réclamé mercredi le retrait de « toutes les forces étrangères » de Syrie dans une allusion aux combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah et des conseillers de l'Iran qui soutiennent le régime d'Assad. Dans un communiqué au terme de leur sommet annuel, les six pays du Conseil de coopération du Golfe affirment en outre que « les piliers du régime qui ont le sang du peuple syrien [sur leurs mains] ne doivent pas avoir de rôle dans le gouvernement de transition et l'avenir de la Syrie ».
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