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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 12:20
Espionnage et terrorisme au menu du rapport 2011-2013 du renseignement canadien

 

28 janvier 2014 par Nicolas Laffont – 45eNord.ca

 

Le directeur du Service Canadien du Renseignement de Sécurité (SCRS), Michel Coulombe, a déclaré dans un rapport déposé au Parlement lundi être particulièrement préoccupé par l’espionnage sans cesse grandissant pour ceux qui manifestent un intérêt particulier dans les secteurs du nucléaire, de l’aérospatiale, du pétrole et du gaz du Canada.

 

Le SCRS estime aussi que «la radicalisation de Canadiens qui se tournent vers l’extrémisme violent constitue toujours une importante source de préoccupation sur le plan de la sécurité nationale».

Menaces au pays

En raison de ses «compétences industrielles et technologiques avancées» et de son savoir-faire dans un certain nombre de secteurs, le Canada «représente une cible attrayante pour des services de renseignement étrangers», estime le SCRS dans son rapport.

Plusieurs secteurs de l’économie canadienne intéresseraient particulièrement les espions: l’industrie aérospatiale, la biotechnologie, les produits chimiques, les communications, les technologies de l’information, l’exploitation minière et la métallurgie, l’énergie nucléaire, le pétrole et le gaz ainsi que l’environnement.

«Une puissance étrangère qui exploite secrètement ces secteurs dans le but de faire avancer ses intérêts stratégiques et économiques peut agir au détriment des intérêts et des objectifs du Canada. Ces activités ont des conséquences comme la perte d’emplois, de bénéfices et de recettes fiscales ainsi que l’affaiblissement de la compétitivité», est-il écrit dans le document.

Cela dit, le SCRS révèle que pour lui, l’incident de sécurité nationale le plus troublant en 2011-2013, a eu lieu en janvier 2012, lorsque l’enseigne de vaisseau de 1re classe Jeffrey Paul Delisle a été arrêté à Halifax et accusé d’espionnage pour le compte d’un gouvernement étranger. Il a par la suite plaidé coupable et a été condamné à une peine d’emprisonnement de 20 ans.

Son cas est historique, car c’est la première fois qu’une personne est reconnue coupable d’une infraction à la Loi sur la protection de l’information. Ce cas nous rappelle également que le Canada représente une cible très attrayante pour des services de renseignement hostiles.

«De nos jours, par rapport à n’importe quelle autre période de notre histoire, autant, sinon plus, de tentatives sont faites pour dérober les secrets économiques, militaires et politiques du Canada», estime encore le SCRS.

Autre source de préoccupation du SCRS au pays: en avril 2013, deux hommes – un à Toronto et l’autre à Montréal ont été accusés de planifier un attentat contre un train de voyageurs Via Rail. Lorsqu’ils ont annoncé les arrestations, les représentants des forces policières ont fait allusion à des liens existants entre les accusés et des éléments d’al-Qaïda à l’étranger.

 

Canadiens à l’étranger

Le SCRS se dit également préoccupé – et il réitère ici ses inquiétudes – par le nombre croissant de ressortissants et de résidents Canadiens qui quittent le pays pour participer à des activités terroristes. Non sans un brin d’humour (d’espion), le SCRS demande pourquoi le Canada se «préoccupe autant de ce phénomène, en particulier lorsque les terroristes en puissance ont de bonnes chances de se faire tuer à l’étranger? Ne vaut-il pas mieux que les extrémistes violents quittent le Canada plutôt que d’y rester?»

Y répondant, quelques lignes plus bas, le service de renseignement canadien indique «qu’aucun pays ne peut devenir à son insu un exportateur du terrorisme sans que son image et ses relations à l’échelle internationale n’en souffrent. Le Canada est tenu sur le plan juridique de favoriser la sécurité mondiale, et cela veut dire assumer la responsabilité de ses ressortissants».

Selon l’agence, il y a également le risque que ceux qui sont partis un jour peuvent revenir au pays, encore plus radicalisés que lorsqu’ils sont partis. Le SCRS trouve tout aussi inquiétant, qu’il est «possible qu’après avoir pris part à un conflit à l’étranger ou s’être entraînés auprès d’un groupe terroriste, ils reviennent au pays dotés d’un savoir-faire opérationnel qu’ils peuvent mettre à profit ou enseigner à d’autres extrémistes canadiens».

Rappelons que début 2013, deux jeunes Canadiens ont participé à un attentat contre un complexe gazier en Algérie qui a fait jusqu’à 60 morts, sans compter le cas très médiatisé de deux autres jeunes Canadiens qui se seraient rendus en Afrique du Nord à des fins extrémistes.

Le rapport s’intéresse également aux différents groupes terroristes connus: Al-Qaïda, al-Chabaab, AQPA, API, le front Al-Nosra, AQMI, Boko Haram et Ansaru.

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