21 Janvier 2014 Par Antoine Duvauchelle
Sécurité : Le Ministre de la Défense a lancé les pistes pour les suites de la LPM, votée et promulguée en décembre dernier.
Protéger, détecter, dissuader, réagir à une attaque. Si les schémas de cybersécurité dépassent la question technique au Forum international de la cybersécurité (FIC) 2014, qui se tient jusqu'à mercredi à Lille, la réponse aux menaces reste au coeur des préoccupations.
Pour y faire face, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé lors de son intervention en conférence plénière la création prochaine d'un Pacte de défense cyber, sur le modèle du Pacte de défense PME. L'idée est simple : renforcer massivement les capacités du ministère en matière de cyberdéfense.
Montée en puissance de la cybersécurité
Pour le ministre, cela doit répondre à trois objectifs : l'organisation et les moyens du ministère, "y compris en termes de capacités opérationnelles", le développement d'une dynamique extérieure "pour appuyer les initiatives" des entreprises, collectivités territoriales, etc, et l'accompagnement des acteurs publics et privés dans l'identification des voies de collaboration et de soutien possibles.
Le pacte de défense cyber devra donc répondre à ces objectifs par une montée en puissance, notamment en termes d'effectifs. Le Calid, centre d'analyse de lutte informatique défensive, en charge de la réaction face aux menaces, devrait ainsi passer rapidement de 20 experts employés au moment de la prise de fonctions du ministre, à 120 à la fin de la période d'application de la Loi de programmation militaire (LPM) 2013-2019.
Le Calid aura ainsi pour mission de travailler plus étroitement avec le centre d'opérations de l'Anssi (Cossi). Idem côté DGA (Direction générale de l'armement), dont le centre Maîtrise de l'information devrait plus que doubler ses effectifs, de 200 actuellement à 450 personnes. En complément, un "pôle d'excellence sur la cyberdéfense" devrait être installé du côté de Rennes.
Développer la formation et le tissu industriel
Parmi les rôles assignés à ces différentes entités, on retrouve évidemment l'amélioration de la protection des entreprises et des administrations, mais également le développement du "renseignement d'intérêt cyber". Enfin, le volume des études sur la cybersécurité sera multiplié par trois, et Jean-Yves Le Drian annonce le développement de la réserve opérationnelle cyber.
Si les modalités et les contours ne sont pas fixés, affirme le ministre, le plan répond à deux objectifs plus larges : développer la formation et le tissu industriel autour de la sécurité. Des cibles en ligne avec celles du ministère du Redressement productif, qui a sélectionné un pôle cyberdéfense dans son plan de soutien à l'industrie, et avec les acteurs du secteur.
Dans la conférence du FIC dédiée à l'après-LPM ce mardi, les intervenants semblaient en effet désireux de dépasser le débat parlementaire et public d'avant-vote, pour passer à la phase opérationnelle. Il faut préciser que les intervenants étaient plutôt favorables aux mesures de la LPM. Députés, sénateurs, militaires et représentant de l'Anssi estiment avoir plus de pouvoir pour agir et répondre aux deux objectifs... qu'ils avaient d'ailleurs éventés à quelques heures de l'annonce du ministre.
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