21/01 Par Alain RUELLO – LesEchos.fr
Du fait des engagements politiques de la France, la menace d'attaques informatiques concerne particulièrement la Défense. Même si l'armée n'a pas connu d'attaque majeure, leur nombre a explosé ces dernières années.
Dans quel contexte votre plan s'inscrit-il ?
Ce plan, qui s'inscrit dans la continuité du Livre blanc et de la loi de programmation militaire, doit permettre à la France de se préparer à la guerre cybernétique. Ces menaces émergentes constituent en effet une question de sécurité nationale. Il faut que notre organisation et les moyens consacrés changent d'échelle. C'est une de mes priorités, car nous faisons face à un accroissement des risques, qu'il s'agisse de paralysie des systèmes étatiques ou d'attaques visant à détruire nos moyens d'information ou de commandement.
Pourquoi la France est-elle plus menacée aujourd'hui ?
En 2013, nous avons répertorié 780 incidents informatiques significatifs au sein du ministère de la Défense, contre 195 en 2011. Quand je dis « significatif », cela signifie « ciblé ». Ce sont généralement des attaques de faible ampleur, provenant d'une puissance étrangère ou d'un groupe d'activistes, mais qui montrent clairement une tentative d'intrusion des réseaux susceptibles de toucher nos forces en opération extérieure ou même nos partenaires. N'oublions pas la menace d'une attaque massive qui peut entraîner des conséquences majeures, comme ce fut le cas de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco en 2012. Même si beaucoup d'évolutions ont été anticipées, la cyberdéfense est un champ stratégique nouveau, où l'on doit investir de manière significative. A la DGA, par exemple, le nombre d'experts va passer de 250 à 450 d'ici à 2019, dernière année de la loi de programmation, et le budget d'études va tripler, à 30 millions d'euros par an.
Est-il possible de coopérer entre Etats européens en matière de cyberdéfense ?
Cela constitue l'une des orientations prises par les ministres européens de la Défense en novembre. L'Agence européenne de défense a reçu un mandat en ce sens. On peut envisager un partage de méthodes, une coopération en matières de plates-formes ou d'expertise. Voire l'établissement d'un code de bonne conduite…
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