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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 08:45
Opération européenne en Centrafrique: "Une volonté de soutenir l'effort français"

 

20/01/2014 par Pauline Hofmann lexpress.fr

 

Les Etats européens ont donné leur accord à l'unanimité pour venir en soutien de la France en Centrafrique. L'eurodéputé Arnaud Danjean souligne que chaque pays européen doit encore définir exactement dans quelle mesure.

 

Cela faisait plusieurs semaines que François Hollande réclamait ce soutien. Il l'a enfin obtenu. Les ministres européens des Affaires étrangères se sont prononcés pour une intervention en Centrafrique ce lundi.  

Les partenaires européens enverront donc un soutien logistique et humain à la France, près de deux mois après le début de l'opération Sangaris. Mais au-delà de la volonté idéologique, tout reste à définir, selon l'eurodéputé Arnaud Danjean, président de la sous-commission de défense au Parlement européen. 

 

Les Vingt-Huit ont donné leur accord à l'unanimité pour une intervention européenne en Centrafrique. Cette assentiment général est-il étonnant?

Toute opération engagée au titre de la politique de sécurité et de défense commune doit obtenir l'unanimité. Tout le monde doit donner son feu vert même si tout le monde ne participe pas à l'opération. Et c'est d'ailleurs ce qui posait problème auparavant. Les plupart des Etats européens étaient favorables à un soutien européen à l'intervention française, mais les Britanniques s'y opposaient. 

 

Pourquoi les Britanniques ont-ils changé d'avis?

Le blocage britannique n'est pas un blocage dur sur ce cas précis. Ils sont historiquement toujours réticents à l'engagement d'une mission de la politique de sécurité et de défense commune européenne. Il s'agit d'une position idéologique. Les Britanniques préfèrent les missions de format ad hoc, que les Etats qui le souhaitent s'engagent. Dès qu'il faut l'unanimité, cela engage la position diplomatique de l'Europe. 

 

Des soldats européens seront donc envoyés en Centrafrique...

A chaque fois qu'une mission militaire européenne se déploie, il est important de rappeler que chaque pays décide des soldats qu'il implique dans l'opération. Ce sont bien des contingents nationaux qui seront déployés et non pas une armée européenne, qui n'existe pas. 

Nous sommes pour l'instant dans une phase délicate. Un accord politique a été trouvé mais le plus dur reste à faire. Les Vingt-Huit doivent faire un tour de table, que l'on appelle une "génération de force", lors duquel chacun des pays doit annoncer sa contribution réelle. Et pour l'instant, ils sont peu nombreux à avoir répondu présent. 

 

Cet accord européen est-il une marque de soutien à l'intervention française qui se déroule en Centrafrique depuis bientôt deux mois?

Il s'agit bien sûr de l'expression d'une solidarité vis-à-vis de l'action française. Cet accord, demandé par la France depuis le début, témoigne d'une volonté de soutenir l'effort français. Cette position est bienvenue, bien que tardive, mais le plus dur reste à faire. Il faut traduire cela dans les actes. On parle de 300 à 500 soldats européens en plus sur le terrain centrafricain, mais il reste à les trouver rapidement. Or, on assiste là à un réel challenge. Jusqu'à présent, les missions européennes arrivaient à se déployer dans un délai de 3 à 4 mois, plutôt que dans le mois, comme le demanderait le conflit en Centrafrique.

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