10 Février 2014 Cols Bleus
Janvier 2014, un V 22 Osprey de l’United States Marine Corps (USMC) a pour la première fois apponté sur un Bâtiment de projection et de commandement, le BPC Dixmude. Le succès remporté par cette expérimentation confirme l’interopérabilité complète des bâtiments de la classe Mistral avec les moyens mis en œuvre par les groupes expéditionnaires américains (ESG - Expeditionary Strike Groups). Les BPC sont en effet parfaitement interopérables avec les engins de débarquement sur coussin d’air (LCAC), l’ensemble des hélicoptères jusqu’aux plus lourds (Sikorsky CH 53 Sea Stallion) et désormais avec le Boeing-Bell V22 Opsrey, croisement hybride entre hélicoptère et avion de transport.
Au cours d’une séance de près de deux heures menée par le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S), différents posés, ont été réalisés, permettant de procéder à des relevés d’environnement. Ceux-ci ont permis d’apprécier les qualités de vol de l’aéronef en fonction de l’aérologie spécifique du BPC ou encore d’ajuster avec précision les zones de posé.
Compte tenu de la masse, des dimensions, du souffle et de la chaleur produits par cet hélicoptère de transport doté de rotors basculants, cette première expérimentation était délicate. Sur les bâtiments BPC, le spot d’appontage numéro 1, situé à l’avant du pont d’envol, est renforcé pour les hélicoptères lourds. Cependant, si les BPC ont l’habitude d’accueillir des hélicoptères Caïman pouvant peser jusqu’à 10 tonnes en pleine charge, le V22 qui s’est posé pesait 22 tonnes, soit plus du double.
Dans l’appareil, les pilotes d’essai, le LV Linas (CEPA/10S) et le LV Bourgeois (DGA/EV), observaient et conseillaient les pilotes américains pour la manœuvre. Selon le CV Mahé, commandant le CEPA/10S et ingénieur navigant d’essai, « cette première phase a permis de valider l’emplacement, d’affiner les procédures et d’effectuer des mesures d’environnement essentiellement de vents et de températures. Même si nous avions peu d’inquiétude à ce sujet, ces expérimentations confirment la capacité du BPC à recevoir le V22 dans des conditions de sécurité acceptables tant pour la plateforme que l’aéronef ».
« Le succès de cette étape constitue un jalon supplémentaire dans l’amplification de l’interopérabilité entre les marines française et américaine et permet d’envisager une homologation plus étendue de la plateforme pour ce type d’aéronef » conclut le capitaine de vaisseau Pierre de Briançon, commandant du BPC Dixmude.
Début 2012, l’interopérabilité des Landing Craft Air Cushion (LCAC), aéroglisseurs de débarquement amphibie de l’US Navy, avec les BPC français avait été certifiée. Cette certification était intervenue après de nombreuses manœuvres d’enradiages et de déradiages menées au large des Etats-Unis.
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