13-03-2014 par RFI
Le général américain Joseph Dunford, qui dirige la force internationale de l’Otan en Afghanistan (Isaf) était auditionné hier, mercredi 12 mars, par le Congrès américain.
Le but était de faire un point sur l’action des forces étrangères en Afghanistan et d’envisager l’avenir. Le président Karzaï n’a toujours pas signé l’accord qui permettrait aux forces américaines de rester. Donc, soit le gouvernement issu des élections d’avril signe cet accord, soit c’est un retrait total qui se dessine.
D’après le général Dunford, qui ne s’exprime que très rarement, le dernier délai est la fin du mois de septembre 2014. Le général est par ailleurs très pessimiste sur l’avenir de l’Afghanistan si les forces de l’Otan devaient abandonner complètement le terrain afghan.
« Nous sommes aujourd’hui concentrés, dit-il, sur la mise en œuvre d’un modus operandi, afin d’aider les unités de l’armée de terre afghane pour qu’elles soient en mesure de se suffire à elles-mêmes. Donc ce qui arrivera immédiatement si nous partons en 2015, c’est une perte d’efficacité des forces afghanes ».
Une «grande victoire» pour al-Qaïda
«De la même manière, poursuit le général Dunford, nous ne serions pas en mesure de finir notre travail avec l’armée de l’air afghane, nous avons besoin d’encore deux ou trois ans. Et, dans le cas d’al-Qaïda, je répète que la pression que nous leur avons infligé chaque jour, grâce à nos forces spéciales, en coopération avec l’armée afghane, les a empêchés de se reconstituer ; nous savons par les services de renseignements qu’ils essaient de continuer d’opérer à partir d’Afghanistan et du Pakistan; ils verraient cela comme une grande victoire ».
« Si nous nous retirons, ils auront la latitude de conduire leurs opérations à nouveau.
Ce ne serait pas seulement une reconstitution physique, mais un important signal moral pour le mouvement terroriste si jamais nous nous retirions de la région en 2015 », conclut-il.
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