18.03.2014 Romandie.com (ats)
La présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) oblige la Suisse à être "doublement impartiale" dans la crise en Ukraine, affirme Didier Burkhalter dans une interview publiée mardi. Berne ne s'alignera ainsi pas automatiquement sur les sanctions décrétées par l'UE et les Etats-Unis.
"La Suisse analyse la situation et ce que font ses principaux partenaires", a déclaré le président de la Confédération dans une interview parue mardi sur le site internet de la "NZZ". "Nous nous laissons un peu de temps et ne faisons pas simplement ce que fait l'alliance X ou Y", a-t-il ajouté.
"Rien à voir avec la démocratie"
A Moscou, le président Vladimir Poutine a paraphé mardi le traité intégrant la Crimée à la Russie, au surlendemain du référendum par lequel les électeurs de la presqu'île ont voté à près de 97% en faveur du rattachement.
Le ministère ukrainien des affaires étrangères a réagi en déclarant que l'Ukraine "ne reconnaîtra jamais" le rattachement de la Crimée à la Russie: l'accord signé à Moscou n'a "rien à voir avec la démocratie, le droit et le bon sens".
Comportement occidental "irresponsable"
Vladimir Poutine a par ailleurs fustigé l'Union européenne et les Etats-Unis. Dans la crise ukrainienne, "les Occidentaux ont franchi la ligne rouge et se sont comportés de manière irresponsable", a affirmé le président russe, estimant qu'ils font preuve de "cynisme", agissent selon "le droit du plus fort" et ignorent "le droit international".
La Russie incontournable
Des "Occidentaux" qui vont devoir maintenir des liens avec la Russie même s'ils n'acceptent pas la sécession de la Crimée et son intégration probable dans la Fédération russe selon le professeur André Liebich, professeur honoraire à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, dans un entretien avec l'ats.
Les sanctions ne sont jamais "unilatéralement nocives", souligne le spécialiste, notant que l'Union européenne et les Etats-Unis ont besoin de la Russie, sur des dossiers comme la Syrie ou l'Iran, mais aussi pour des questions énergétiques.