27-03-2014 Karim Lebhour correspondant à New York, RFI
L’Assemblée générale de l’ONU a déclaré « invalide » l’annexion de la Crimée par la Russie avec 100 voix pour. Cette résolution n’est pas contraignante. Elle n’aura pas de conséquences légales, mais le résultat du vote avec un grand nombre d’abstentions révèle le malaise au sein de la communauté internationale.
Avec seulement 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions sur les 193 membres de l'Assemblée, cette résolution sur l’Ukraine n’est pas une démonstration écrasante de l’isolement de la Russie, comme le voulaient les Occidentaux. C’est une victoire a minima. Parmi les 58 pays qui se sont abstenus, on compte des poids lourds de la diplomatie mondiale : Le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Egypte et un grand nombre de pays Africains, parmi lesquels l’Afrique du Sud, le Mali, le Rwanda, le Sénégal... 24 autres pays n’ont même pas participé au vote.
Méfiance face à l'activisme de l'Europe et des Etats-Unis
Une hésitation qui dépasse largement la douzaine de pays systématiquement opposée aux résolutions occidentales, pour un texte pourtant très modéré soutenant l’intégrité territoriale de l’Ukraine et le respect de la charte de l’ONU, sans mentionner la Russie. Ce vote se veut un avertissement à la Russie contre la tentation d’envahir l’est de l’Ukraine ou la Moldavie. Mais le résultat exprime surtout la méfiance d’une grande partie de la planète sur l’activisme de l’Europe et des Etats-Unis pour faire condamner l’annexion de la Crimée.
■ Les points abordés par la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU
La résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies estime que le référendum qui a conduit à l’indépendance de la Crimée « n'a aucune validité et ne saurait donc servir de fondement à une quelconque modification du statut de la République autonome [ de Crimée, ndlr] et de Sébastopol. »
Dans sa résolution, l'Assemblée générale « demande à tous les États, organisations internationales et institutions spécialisées de ne reconnaître aucune modification du statut de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol résultant de ce référendum et de s'abstenir de tout acte ou contact susceptible d'être interprété comme valant reconnaissance de ce statut tel que modifié. » Elle demande également « à tous les États de mettre fin et renoncer à toute action visant à rompre partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. » La résolution plaide enfin pour « un dialogue politique direct » et enjoint aux parties prenantes à « faire preuve de retenue ».