20.03.2014 par RFI
La Syrie a transféré la moitié de son stock d'armes chimique hors de son territoire. C'est ce qu'indique l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), en charge de l'élimination de cet arsenal particulièrement dangereux. Selon une résolution des Nations unies, l'ensemble du stock doit être détruit d'ici au 30 juin.
La Syrie a évacué 30 % des ses produits chimiques les plus dangereux. Un chiffre qui inclut la totalité du terrible gaz moutarde que détenait le régime de Damas et qui était son seul agent chimique prêt à l'emploi, selon l'OIAC.
Parallèlement, la Syrie a déjà transféré plus de 80 % de ses agents dits « de catégorie 2 », moins dangereux.
En moyenne, c'est donc 45% de l'arsenal chimique qui a déjà quitté le territoire syrien à bord de bateaux norvégiens et danois. Les produits doivent être ensuite détruits à bord d'un navire américain spécialement aménagé ou dans des usines européennes pour les substances les moins nocives.
L'OIAC affirme que Damas a accéléré le processus de désarmement chimique ces dernières semaines. Mais le programme a globalement pris du retard. Le plan de destruction prévoyait initialement l'évacuation de l'ensemble des produits chimiques avant le 5 février dernier.
Les Occidentaux soupçonnent le régime de Damas d'avoir volontairement outrepassé cette date. Ce que dément le pouvoir syrien.
Sur ce dossier sensible plane aussi l'ombre de la crise ukrainienne puisque la destruction des armes chimiques syrienne repose sur un accord américano-russe et que la Russie est associé aux opérations de transports des substances nocives.
L'aide impossible aux réfugiés de Yarmouk
Des dizaines de milliers de civils sont aujourd'hui assiégés dans des quartiers encerclés par l'armée. C'est le cas du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, soumis à un blocus parce que des opposants syriens et palestiniens y sont retranchés. Mardi, de la nourriture a pu y être acheminée par le Bureau des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens (l'UNRWA). Mais mercredi, la colère et la détresse des populations affamées ont contraint les humanitaires à rebrousser chemin.