02.03.2014 Jérôme Bastion correspondant à Istanbul - RFI
La situation en Ukraine ne préoccupe pas seulement Paris, Washington, Londres et Berlin. Elle est suivie également de près en Turquie, puisque 12% des Criméens sont des Tatars turcophones. Le ministre turc des Affaires étrangères était d'ailleurs samedi soir à Kiev.
Dès son retour en Turquie, le chef de la diplomatie turque a indiqué avoir appelé ses homologues américain, allemand, français et polonais entre autres pour rendre compte de la situation en Ukraine, et particulièrement en Crimée, où vit une importante minorité turcophone, les Tatars, dont le sort préoccupe Ankara. Si Ahmet Davutoglu n’a pu se rendre en Crimée, c’est dans la capitale ukrainienne qu’il a rencontré le député et ancien chef du Parlement tatar, Mustafa Kirimoglu, pour qui, comme il l’a dit au diplomate turc, la Crimée est aujourd’hui « de facto sous occupation ».
« La Turquie fera tout son possible pour assurer la stabilité de la Crimée au sein d’une Ukraine unie », a assuré M. Davutoglu, qui a également rencontré les nouveaux dirigeants ukrainiens, le ministre des Affaires étrangères Deshchitsa, le Premier ministre Iatseniouk, le président par intérim Olexandre Tourtchinov. Pour M. Davutoglu, « les véritables propriétaires de la région autonome de Crimée sont les Tatars, et leur droit et leur existence doivent être garantis, mais il s’est bien gardé d’évoquer l’attitude de la Russie, souhaitant simplement que « les Tatars retrouvent la paix et la prospérité – qu’ils n’ont en fait jamais eue – en tant que citoyens à part entière de l’Ukraine ».
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