20.03.2014 Romandie.com (ats)
Le conseiller fédéral Ueli Maurer craint dans une interview publiée jeudi par la "Weltwoche" que la présidence de l'OSCE en temps de crise ukrainienne ne nuise à la neutralité suisse. Il a ensuite assuré regretter certaines de ses déclarations.
"Dans une position exposée comme la présidence de l'OSCE" (l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), il existe un "danger croissant que la Suisse officielle ne soit plus considérée comme neutre", affirme le ministre de la Défense dans cette interview. Si la Confédération veut mener une politique de neutralité, elle ne peut pas avoir de tels liens, ajoute-t-il.
Le Conseil fédéral est "conscient que le double rôle de la Suisse peut amener à une situation peu confortable", ajoute-t-il. Selon lui, il faut se demander si la Suisse est un petit Etat neutre et indépendant avec à sa tête le président de la Confédération Didier Burkhalter ou si le président de l'OSCE Didier Burkhalter domine.
Le Neuchâtelois avait de son côté affirmé mardi que la présidence de l'OSCE obligeait la Suisse à être "doublement impartiale". Selon lui, l'actuelle crise en Ukraine renforce la Suisse dans sa neutralité.
Regret de "certains propos"
Ueli Maurer a ensuite affirmé "regretter certains des propos" intégrés dans cet entretien "fixé en dernière minute avec la 'Weltwoche'". Certaines de ces déclarations "vont à l'encontre du principe de collégialité", affirme-t-il sur le site internet du Département fédéral de la défense (DDPS).
Dans cette prise de position, révélée par le quotidien "Le Matin", le Zurichois se dit "fortement attaché à la collégialité, ainsi qu'à la bonne collaboration avec ses collègues". Il regrette en particulier "que ses propos donnent l'impression que les membres du Conseil fédéral ne s'engagent pas suffisamment pour défendre les intérêts de la Suisse, comme la neutralité".
Dans l'interview à la "Weltwoche", M. Maurer s'exprime aussi sur la situation en Crimée. Il dit comprendre la réaction des habitants de la péninsule ukrainienne, parce que la majorité des Criméens sont des Russes. Mais il juge en revanche "inacceptable" l'attitude du président russe Vladimir Poutine.
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