Défense antimissile américaine : échecs et retards

03/04/2014 par Duncan Macrae – Air & Cosmos

L’agence américaine responsable du développement et du déploiement des systèmes de défense antimissile (MDA, pour Missile Defense Agency) en prend pour son grade. Dans un nouveau rapport qui fait le bilan des activités de la MDA pour l’année 2013, le GAO (équivalent américain de la Cour des Comptes) critique le manque de progrès dans la mise à niveau de certains composants du "bouclier" antimissile américain, notamment les système d’interception Aegis et GMD.

En ce qui concerne les intercepteurs SM-3 déployés sur les frégates Aegis pour contrer les missiles à courte et moyenne portée, le GAO s’interpelle quant au lancement de la production en série de la variante Block 1B, actuellement prévu en 2015. Le GAO souligne que, sur les trois tirs d’essai réalisés en 2013, il y a eu un échec dont les causes restent à déterminer. Et il rappelle que les responsables du programme évoquent un éventuel problème de conception du moteur du troisième étage, un moteur partagé avec la version SM-3 Block 1A déjà déployée.

Quant au système GMD (conçu pour intercepter des missiles balistiques à longue portée, actuellement déployé sur deux sites américains), le rapport note que ce programme affiche actuellement un retard de sept ans dans la réalisation d’un premier tir de la version amélioréé, CE-II ,avec interception rélle. Ce tir est actuellement programmé pour le troisième trimestre de l’année fiscale 2014. Le GAO note aussi l’échec, au mois de juillet 2013, d’un essai en vol du missile tel qu’il est déployé actuellement, pour des raisons qui restent à déterminer.

Le rapport fait état d’un certain nombre de tirs d’essai réussis au cours de l’année, notamment le premier essai opérationnel « régional » avec tirs simultanés de missiles Aegis et THAAD. Mais le bilan global est mitigé, et la facture est salée — un total de 100 Md$ investis dans la défense antimissile depuis 2004.