En janvier, le chef d’état-major français des armées, l'amiral Edouard Guillaud, évoquait une opération internationale dans le Sud libyen pour éviter la formation d'un « nouveau centre de gravité du terrorisme ».
Pourtant, pour le chercheur Wolfram Lacher, la présence extrémiste demeure un phénomène marginal dans le Sud. Les places fortes du salafisme jihadiste en Libye se trouvent en effet tout au nord, à Derna et Benghazi à l’est, Syrte et Misrata au centre, et Sabratah à l’ouest. Selon plusieurs chercheurs et sources locales, le Sud servirait davantage de zone de passage. Toutefois sur place, des habitants s’inquiètent de la présence de ces groupes aux idées radicales.
Mais les véritables sources de conflits voient s’opposer des hommes armés sur des bases tribales, ethniques, politiques et pour le contrôle des richesses issues des trafics transfrontaliers. Depuis janvier et de violents combats entre différentes milices, l’aéroport de Sebha, la grande ville du Sud, est fermé. Les affrontements qui avaient eu lieu entre tribus rivales se sont apaisés.
Mais selon un diplomate, le Sud n’est pas l’abri d’une nouvelle flambée de violences. Les autorités centrales ont envoyé des unités du Bouclier de la Libye, sous autorité, officiellement, du ministère de la Défense. Mais le gouvernement de Tripoli a très peu d’emprise sur le Sud. Il manifeste un manque d’intérêt pour la région et ne dispose pas de forces neutres sur place.
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