14 mai 2014 lalibre.be (AFP)
Le directeur de la stratégie d'Airbus Group Marwan Lahoud a déclaré mercredi que l'industrie de la défense saurait s'ajuster à d'éventuelles coupes supplémentaires dans le budget français de la défense.
Cette déclaration, contrastant avec la mobilisation de l'industrie de la défense en novembre dernier, semble indiquer que le premier fournisseur de la défense française s'est déjà résigné à de nouvelles réductions des crédits militaires.
L'opposition accuse le gouvernement de vouloir diminuer le budget de la défense de 2 milliards d'euros par an sur trois ans. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a contesté mardi le chiffre mais pas le principe d'imposer un nouvel effort d'austérité à la défense.
"L'inquiétude n'est pas de mise", a déclaré M. Lahoud interrogé à ce propos par la radio BFM Business, "ce que nous attendons c'est de savoir. Nous prendrons les mesures qui s'imposeront".
"Notre job c'est de nous adapter au marché... mais pour s'adapter il faut du temps, il faut de la visibilité", a souligné M. Lahoud, qui est également président du Gifas, syndicat de l'industrie militaire, aéronautique et spatiale.
Lors de la discussion de la loi de programmation militaire 2014-2019 l'année dernière, "l'ensemble de l'industrie a pris les mesures (qui s'imposaient) et nous avons considéré que la loi de programmation nous permettait de gérer la transition" vers un redressement de l'économie. "S'il faut refaire, nous referons", a-t-il conclu.
Le président d'Airbus Defence and Space pour la France, François Auque, a même estimé qu'Airbus pourrait tirer parti de coupes éventuelles.
"Nous sommes vulnérables à l'évolution des budgets de la défense, a-t-il reconnu lors d'un point de presse à Paris, mais dans une certaine mesure certaines coupes peuvent être une opportunité pour nous" parce qu'Airbus a selon lui "une expérience unique en matière de partenariat public-privé".
Airbus pourrait ainsi éviter à la France de financer seule la prochaine génération de satellites de communications militaires en assurant ce service pour elle comme elle le fait pour la Grande-Bretagne.
"Nous avons toute l'ingénierie nécessaire pour proposer un système de télécommunications militaires par satellite à la France sous forme de services, qui permet d'étaler dans le temps la charge mais surtout qui permet de répartir différemment les risques", a-t-il dit.
M. Lahoud s'était élevé en novembre contre des annulations de crédits pour la défense dès 2013, exprimant "une inquiétude très forte de toute l'industrie".
"Ces annulations vont porter sur les dépenses d'équipement, elles ne vont pas porter sur les dépenses incompressibles, comme les opérations extérieures ou la rémunération", avait-il déclaré à l'AFP.
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