22/05/2014 Capitaine Marianne Jeune - Armée de l'air
Le centre d’instruction des équipages d’hélicoptères (CIEH) situé sur la base aérienne 115 d’Orange compte quatre moniteurs sur simulateur. Découverte de ce métier de l’ombre avec un jeune sergent passionné.
Il ne porte pas le macaron ailé. Pourtant, il maîtrise les commandes d’un simulateur Fennec comme le ferait un pilote aguerri. À 25 ans à peine, le sergent Kevin Martin est l’un des quatre moniteurs à former et sanctionner la formation des élèves pilotes du CIEH. « Outre quelques cours dispensés au sol, chaque module débute par des séances de simulateur, explique le jeune sergent. Nous sommes alors sollicités, soit en place avant de l’appareil, à côté du stagiaire, soit au pupitre lors de séances plus complexes menées par les instructeurs du centre. Dans chacun des cas, nous sommes amenés à enfiler plusieurs casquettes. » Au CIEH, le petit groupe de moniteur s’amuse d’ailleurs à se comparer à des décathloniens. « Il faut savoir tout maîtriser, mais on ne peut pas être expert en tout ! »
Lorsqu’il est au pupitre, le moniteur est le garant de l’interface homme-machine pour le réalisme des missions proposées. Il est le spécialiste de la programmation du simulateur tout en jouant le rôle de différents acteurs avec qui le stagiaire peut être amené à interagir pendant sa mission : de l’hélicoptère leader d’un vol en formation au contrôleur aérien d’un centre de détection et de contrôle, en passant par un avion intercepté lors des mesures actives de sûreté aérienne. « Et nous jouons parfois tous ces acteurs durant une même séance », lance le moniteur. Et d’ajouter : « J’essaie également d’être force de proposition. L’instructeur pilote élabore ses missions conformément au programme de formation, mais on peut proposer des scénarios spécifiques ou ajouter une météo particulière. C’est un travail collaboratif qui fonctionne très bien. »
Lors des séances en équipage, le moniteur simulateur est assis en place avant à côté de l’élève. Il faut alors tenir le rôle de copilote tout en menant l’instruction et en vérifiant le travail du stagiaire. Malgré son jeune âge et sa courte expérience, le sergent Martin ne manque pourtant pas de légitimité aux yeux des stagiaires. « La fonction prime sur le grade, explique-t-il. Tout le monde en est conscient. C’est sûr qu’au début ça n’a pas été évident. Mais avec des bases solides et en travaillant bien la documentation, on devient plus à l’aise. »
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