13/05 LesEchos.fr (AFP)
François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a soutenu mardi d'éventuelles coupes budgétaires supplémentaires dans la Défense, "vu l'importance des dépenses militaires en France", prenant l'exemple de la dissuasion nucléaire.
"Je suis le seul depuis 2012 à assumer qu'il faut réduire les dépenses militaires, qu'on ne peut pas avoir une politique de rétablissement des équilibres des finances publiques sans toucher aux dépenses militaires vu leur importance en France, plus de 31 milliards d'euros par an", a avancé mardi M. de Rugy, qui siège à la commission parlementaire de la Défense, lors d'un point presse.
L'exécutif fait face à des critiques de l'UMP depuis que le député de l'Aisne, Xavier Bertrand, l'a accusé dimanche de préparer de nouvelles coupes budgétaires d'environ deux milliards d'euros par an dans la Défense pour atteindre les 50 milliards d'euros d'économies du programme de stabilité.
"Il y a des choix stratégiques du point de vue des équipements militaires à faire. Nous, nous invitons depuis longtemps à ce qu'il y ait des choix par exemple sur la dissuasion nucléaire, dont on peut au moins dans un premier temps réduire le poids et l'ampleur", a pointé M. de Rugy.
"Nous avons des travaux à la commission de la Défense sur ce sujet qui permettent d'envisager des économies concrètes", a précisé l'élu Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, s'était plus tôt dans la journée inquiété de cette perspective lors d'une conférence de presse, estimant que "la dissuasion nucléaire a toujours fait l'objet d'un accord unanime de tous les partis de gouvernement, de tous les présidents de la République depuis plus de 50 ans".
"On se cache derrière son petit doigt tant à droite que parfois à gauche, en essayant de faire croire qu'on pourrait faire une politique d'assainissement des finances publiques sans toucher au budget de la Défense", a martelé M. de Rugy.
"Nous, nous préférons que si des économies doivent être faites elles soient faites dans ce domaine-là plutôt que pour les services publiques à la population, que dans l'Education nationale, que dans la justice, que dans la police", a fait valoir le député de Loire-Atlantique.
Barbara Pompili, l'autre coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée, a jugé lors du même point presse que les critiques de la droite, s'inquiétant de coupes malgré l'engagement de la France au Mali et en Centrafrique, ne doivent pas "s'appréhender uniquement par le biais du vote du budget de la Défense en France": "la question d'une politique de défense européenne qui ne reposerait pas quasi-exclusivement sur les forces de la France serait un très bon débat à mettre un place".
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