05.05.2014 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord - Défense Globale
Le décret créant la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été publié au Journal officiel de vendredi 2 mai. Elle remplacera officiellement le 12 mai 2014 la DCRI, créée en 2008, et est rattachée directement au ministère de l'Intérieur plutôt qu'à la direction générale de la police nationale.
Dans son acronyme, son rattachement, sa réorganisation et même son recrutement, où il ne sera plus nécessaire d'être policier, on distingue la volonté de bâtir un équivalent à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) du ministère de la Défense.
La DCRI, fruit de la fusion en 2008 entre les Renseignements généraux (RG) et la direction de la sécurité du territoire (DST), n'a pas trouvé son équilibre. L'affaire Mohamed Merah signa son arrêt de mort ou du moins, de remise en cause et de réorganisation impérative, comme le disait Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur.
Seulement, on ne dit pas encore comment va se rebâtir l'indispensable collaboration avec le renseignement territorial (alias sous-direction de l'information générale ou ex-RG) dont la filière est également revue. On ajoutera les relations entre la police et la gendarmerie nationale à ce charmant tableau. On comprend en tout cas mieux l'importance du rattachement au ministère de l'Intérieur et l'autonomie du budget.
La DGSI va continuer à lutter contre le terrorisme (priorité au cyber) et s'investir dans l'intelligence économique (la protection du patrimoine industriel et productif). Elle est tout à la fois un service de renseignement et un service de police judiciaire spécialisé. Ses missions et surtout ses capacités d'action sont élargies : contre-terrorisme, cyberdéfense, investigation judiciaire, soutien technique et linguistique.
Les effectifs vont au passage augmenter de 13 % d'ici 2018, avec 430 agents en plus des 3 200 actuels. Les recrues seront à 60 % des analystes, des traducteurs, des juristes, des ingénieurs, des informaticiens, des techniciens. " Des contractuels hautement qualifiés sur des compétences stratégiques ", comme on dit au ministère (et donc plus uniquement des policiers). C'est un peu une révolution culturelle...
En somme, la DGSI se cale sur le modèle de la DGSE (qui elle, a près 6 000 agents dont seulement 25 % de militaires hors service action). A la DGSI, les syndicats ont négocié et fixé la barre à 80 % de policiers...
Le décret n°2014-445
Les missions de prévention et de répression : ingérence étrangère, actes de terrorisme ou portant atteinte à la sûreté de l'Etat, à l'intégrité du territoire, aux institutions de la République ; surveillance des individus et groupes radicaux ; actes portant atteinte au secret de la défense nationale ou au potentiel économique, industriel, scientifique du pays ; activités liées à l'acquisition ou la fabrication d'armes de destruction massive ; organisations criminelles internationales ; criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication.
L'article 2 se termine ainsi : " Elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques. "
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