Passage de deux Caïman TTH et d’un Tigre version appui destruction (HAD) au dessus du BPC Tonnerre, au large de la Corse.
24/04/2014 C. Bobbera – Economie et technologie
Dans le cadre d’une campagne de navalisation des hélicoptères de nouvelle génération, trois NH90 TTH Caïman et un Tigre HAD ont embarqué pendant 15 jours à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre. Objectif : entraîner l'équipage de ces aéronefs de l'armée de Terre à évoluer dans un contexte maritime.
Les lumières du pont d’envol du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre brillent dans la nuit noire. Au loin, le bruit sourd d’un hélicoptère se fait entendre. Les leds vertes situées au bout de ses pales forment un halo au-dessus de l’aéronef, lui donnant l’allure d’une machine de science-fiction. L’hélicoptère de manœuvre et d’assaut de nouvelle génération, le NH90 TTH Caïman, se présente pour apponter.
Cet appareil ainsi que deux autres Caïman et un Tigre HAD (version appui destruction) participent à une campagne de navalisation des hélicoptères de nouvelle génération de l’armée de Terre sur le BPC. Objectif : évaluer le comportement de ces aéronefs de l’armée de Terre de dernière génération dans un environnement maritime. Le groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre (Gamstat) supervise l’ensemble de cette campagne. Celle-ci s’est articulée en deux grandes phases : une première réservée aux essais et à l’extension des domaines d’homologation du Tigre et du Caïman et pour laquelle le Gamstat a travaillé en étroite collaboration avec la DGA-Essais en vol et le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale d’Hyères. Une seconde consistant à effectuer un transfert de compétence entre le Gamstat et le 1er RHC (régiment d'hélicoptères de combat) pour qualifier et entraîner les équipages (pilote, commandant de bord et mécanicien) de ces nouvelles machines au milieu maritime.
Une fois par an, les équipages opérationnels doivent s’entraîner avec des bâtiments de la Marine. « Cette campagne consiste à transposer les qualifications que nous possédons déjà » explique le capitaine Jérôme Vigier, commandant de l’escadrille Caïman du 1er RHC. « L’appontage n’est pas une manœuvre anodine, en particulier la nuit. Les seuls repères visuels sont alors les éclairages des feux de contour du pont ainsi que les bâtons lumineux des chiens jaunes [NDLR : opérateur guidant les aéronefs sur le pont d'un porte-avions]. »
De leur côté, les mécaniciens et les chargés de maintenance de l’armée de Terre se sont également exercés à valider leurs procédures à bord du BPC. A bord, ces techniciens sont énormément mis à contribution, effectuant des tâches qu’ils ne réalisent que très rarement à terre, telles que le roulage des appareils sur le pont, le dépliage et le pliage des pales… « Ces gestes paraissent très simples, ils nécessitent cependant beaucoup de temps sur un bateau, poursuit le commandant Bindner, responsable de la maintenance au Gamstat. Ces opérations ne sont pas complexes, mais, mal exécutées, elles peuvent avoir des conséquences importantes sur l’aéronef. Ces gestes qui nécessitent cinq personnes en régiment peuvent occuper une quinzaine d’intervenants sur un navire. Aussi, les marins nous aident activement dans ces manœuvres. »
Le temps de cette campagne de navalisation, l’équipage du bâtiment s’est félicité d’avoir accueilli ces appareils de nouvelle génération. Les hélicoptères de l’Alat (aviation légère de l'armée de Terre) sont présents sur les bâtiments de la Marine nationale depuis de nombreuses années, que ce soit pour des opérations ou des entraînements. « En 24 heures, l’Alat est capable d’être projetée grâce à la Marine à plus de 1 000 kilomètres de la France. Dernièrement, l’opération Harmattan a bien démontré tout l’intérêt de cette coopération interarmées », relève le commandant du Tonnerre, le capitaine de vaisseau François Majouffre. « Accueillir pour la première fois les Caïman TTH de l’armée de Terre nous permet de préparer les campagnes de raid aéromobile, de transport opérationnel ou encore d’évacuation de ressortissants qui peuvent se produire dans l’avenir. »
Tigre HAD et Caïman devraient terminer leurs phases d’expérimentations et de validation de leur emploi tactique opérationnel à l’été 2014. Leur mise en service opérationnelle devrait intervenir à l’été 2015 pour le Tigre HAD et en 2016 pour le Caïman.
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