20 juin 2014 Philippe CHAPLEAU – Ouest-France
À Eurosatory, le Salon de l'armement terrestre, les exposants tentent d'ignorer la crise qui touche les budgets militaires.
La signature de deux ou trois beaux contrats très médiatisés ne doit pas cacher la réalité : le marché de l'armement et de la sécurité est touché de plein fouet par la crise économique et la fin des grandes opérations en Irak et en Afghanistan.
Eurosatory, qui se tient jusqu'à ce soir à Villepinte (Seine-Saint-Denis), est, à ce titre, une double vitrine : de la morosité budgétaire d'une part, de l'inventivité technologique et commerciale d'autre part. Ainsi, le fabricant américain de blindés Oshkosh a eu beau présenter son tout nouveau blindé M-ATV et sa variante destinée aux forces spéciales, il n'a pas réussi à faire oublier ses mauvais résultats et le licenciement de centaines d'employés.
Baisse du budget
Globalement, tous les fournisseurs d'équipements et de services américains sont en récession. La faute à la baisse du budget de la Défense, aux retraits d'Irak et d'Afghanistan qui font chuter les commandes des armées américaines. Face à cette crise, les industriels ont pris des mesures pour défendre leurs revenus et leur compétitivité : suppression d'emplois, ventes de filiales en mauvaise santé, fusions..., et recherches de nouveaux marchés.
Clairement, les ambitions sont dirigées vers l'Afrique et l'Asie, théâtres de crises en cours ou anticipées, ainsi que vers les opérations onusiennes de maintien de la paix. « Là, il y a encore de l'argent », résume l'un des dirigeants de SGF, entreprise française spécialisée dans la formation militaire. D'autres groupes tricolores ont créé des filiales à Washington pour être au plus près des centres de décisions. « Mais il n'y aura pas des contrats pour tout le monde », a prévenu le patron de DynCorp (17 000 employés), entreprise spécialisée dans le soutien militaire et sécuritaire.
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