11 juin 2014 par Reynald Fléchaux - silicon.fr
La DSI du ministère de la Défense confie à IBM la fourniture de serveurs x86 pendant les 4 ans qui viennent. Une activité qui va passer dans le giron de Lenovo. D’où des craintes de backdoors et autres logiciels espions enfouis dans le silicium des machines.
Selon Le Canard Enchaîné du jour, des généraux français s’inquiètent des choix opérés par la Dirisi (Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information), la DSI du ministère de la Défense. En cause : un contrat de 4 ans – et de 160 millions d’euros - passé le 19 mai avec IBM, portant sur la fourniture de serveurs x86. Selon toute vraisemblance (la notification de ce marché n’est pas publique à l’heure où nous rédigeons ces lignes), il s’agit des serveurs devant motoriser le futur système d’information inter-armées (SIA) qu’est en train de bâtir la Dirisi. Autrement dit, les serveurs véhiculeront des informations ultra-sensibles relatives aux opérations de l’armée française.
D’où les cris d’orfraie de certains militaires français car, pour rappel, l’activité x86 d’IBM va prochainement passer sous pavillon chinois, Lenovo s’étant porté acquéreur de cette branche d’IBM en janvier dernier pour 2,3 Md$. « Lenovo est connu pour installer des logiciels espions indétectables dans ses équipements. Certes, les Américains font la même chose, mais, au moins, ce sont nos alliés ! », s’étrangle un gradé cité dans l’hebdomadaire satirique. Selon ce dernier, IBM – associé pour l’occasion à Computacenter – aurait remporté ce marché en cassant les prix. Rappelons toutefois qu’IBM est déjà un fournisseur de serveurs x86 pour la Défense, qui figure parmi ses clients majeurs sur cette activité.
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