23/10/2014 Sources : État-major des armées
Si la logistique de l’opération Serval nécessitait une manœuvre d’ampleur, celle de l’opération Barkhane triple les besoins en liaisons à travers des espaces gigantesques au climat exigeant pour les hommes, comme pour les matériels. Pour les logisticiens, Barkhane n’est pas moins qu’une nouvelle mission. En effet, la bascule du poste de commandement de théâtre de Bamako vers N’Djamena au Tchad, ainsi que l’ouverture d’un fuseau Est avec la mise en place d’un détachement au Nord Niger, nécessitent de repenser la logistique en fermant l’aéroport de débarquement (APOD) de Bamako au profit de Niamey au Niger.
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Une logistique de point d’appui au Nord Mali
Pour relever le défi de la mise en place des flux, le dispositif s’adosse à une logistique de « points d’appui », c'est-à-dire des sites où le bataillon logistique (BATLOG) met en place régulièrement les ressources, et sur lesquels s’adossent les opérations. Ainsi, un BATLOG parcourt en moyenne 1 500 000 km en un mandat.
L’immensité des flux opératifs
L’opération Barkhane bénéficie de trois SPOD (Sea Port of debarkation) que sont Dakar, Abidjan et Douala, deux APOD (Air Port of debarkation) à Niamey et N’Djamena dont les flux conduisent à la plateforme opérationnelle de Gao, sur les cinq sites isolés, ou vers les détachements opérationnels avancés de Tessalit, et à l’avenir du Nord Niger.
Outre la possibilité d’approvisionnement par voie ferrée depuis Dakar jusqu’à Bamako, deux pénétrantes logistiques permettent de soutenir les fuseaux Ouest et Est.
Niamey, le cœur du dispositif d’acheminement
Sur le plan logistique, Niamey se retrouve au cœur du dispositif à la fois routier et aérien. En effet, les convois en provenance d’Abidjan rejoignent Niamey avant de se différencier soit vers le Mali, soit en direction du Nord Niger. La fonction de transit aérien au profit des relèves de personnel est également dévolue à Niamey dont les infrastructures évolueront jusqu’à la fin de l’année.
Gérer les ressources
Deux bases logistiques inter-armées de théâtre sont en place au profit chacune d’un fuseau. L’une est située à Gao et l’autre à N’Djamena. Grâce à une structure de type BATLOG, ces points d’appui assurent les diverses fonctions logistiques au profit de toutes les unités de leurs fuseaux.
Une manœuvre logistique complète
Pour passer du dispositif logistique de Serval à celui de Barkhane, une planification rigoureuse est conduite afin d’effectuer les bascules nécessaires et concomitantes sans jamais interrompre le soutien des unités ou ralentir le rythme opérationnel. Il s’agit d’une véritable « mécanique de précision » finement réglée par les logisticiens du PCIAT.
Quatre phases s’enchaînent:
- bascule du PCIAT, tout en maintenant la capacité de commandement, phase qui s’est achevée le 22 juillet,
- désengagement et rétrocession de Bamako, phase en cours jusqu’à fin octobre et réalisée déjà à près de 40%,
- montée en puissance du nouvel APOD de Niamey qui est opérationnel (initial operational capability) depuis le 16 août,
- montée en puissance d’une BOAT au Nord Niger avant la fin de l’année 2014.
L’opération Barkhane regroupe 3 000 militaires dont la mission, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, consiste à lutter contre les groupes armés terroristes pouvant agir dans la bande sahélo-saharienne (BSS).
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