« Un jour de garde, un jour d’été comme les autres, dans un hôpital militaire: les blessés en fauteuil roulant circulent dans le hall où les visiteurs font mine de ne pas voir les visages bandés, les membres amputés. Les blouses blanches se croisent d’un pas pressé. Aucun bruit, aucun cri, un silence quasi religieux règne dans cette cathédrale de la douleur.
Midi : le « bip » retentit. Le service de réanimation demande d’urgence la présence du psychiatre. Un grand blessé, hospitalisé depuis une dizaine de jours, se réveille. Il ne supporte pas la machine qui lui permet de respirer : « Venez nous aider, nous allons le perdre ! Comment faire ? Comment le sauver ? ». Il est pourtant revenu vivant du pire. Il a survécu à un attentat-suicide en Afghanistan. Dans la presse du jour, on peut lire qu’il a été « très abîmé ». Marc ouvre les yeux. Ce premier regard va inaugurer une longue histoire médicale, une aventure humaine.»
Les « Gueules Cassées », les grands mutilés, incarnent l’horreur de la guerre, de la violence, mais aussi la figure du tabou que l’on veut hors du regard et que l’on cherche à oublier. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, trois soldats atrocement défigurés ont fondé une association pour venir en aide à leurs camarades en leur redonnant une existence sociale. Un siècle plus tard, leur histoire est toujours d’actualité pour de nouvelles générations de blessés au combat.
Le médecin en chef Marie-Dominique Colas donne la parole à ces témoins anonymes, à d’autres plus connus, comme Geneviève de Galard, et nous fait franchir les différentes étapes de la reconstruction physique et psychique : de la « gueule » à la face, puis de la face au visage comme ultime renaissance de leur humanité.
Pr Marie-Dominique Colas
Ouvrage broché 250 pages
Format 15,5 x 22 cm
ISBN n°978-2-7025-1616 424 €
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Professeur agrégé du Val-de-Grâce, le médecin en chef Marie-Dominique Colas est psychiatre, chef d’un service de l’hôpital d’instruction des armées Percy où sont accueillis les militaires blessés au combat. Médecin militaire avant tout comme elle aime à le rappeler, elle n’a pas négligé sa pratique en milieu opérationnel, que ce soit dans les Balkans, en République de Côte d’Ivoire, en Afghanistan et plus récemment au Mali. A l’hôpital Percy, elle met ses connaissances et son expérience hospitalière à l’épreuve de la réalité de la psychiatrie de guerre. Titulaire d’un doctorat de recherche en psychopathologie et psychanalyse consacré aux « Gueules Cassées », membre actif de plusieurs sociétés savantes, le médecin en chef Marie-Dominique Colas est également expert en médecine aéronautique. La réflexion qu’elle conduit sur la clinique de la défiguration et du blessé de guerre s’inscrit dans cet engagement sans faille du service de santé des armées au chevet de ceux qui ont choisi de servir la France.
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