29.11.2014 Jérôme Bastion correspondant RFI à Istanbul,
Une attaque violente au véhicule piégé menée samedi 29 novembre par l'organisation Etat islamique a visé pour la première fois le poste-frontière donnant accès à Kobane. Jusque-là, il était aux mains des forces kurdes. D’après les Kurdes, cette attaque aurait été menée depuis le territoire turc, mais Ankara a fermement démenti que le véhicule soit venu de Turquie.
Sur les images tournées par les journalistes postés à Kobane, peu après l’attentat, on voit clairement des combattants armés non identifiés, sous le drapeau turc flottant au-dessus du poste-frontière du côté turc. Ils tirent depuis le territoire turc vers le Kurdistan syrien. Ce qui accréditerait la thèse selon laquelle des combattants islamistes profitent d’une immunité certaine et d’une certaine marge de manœuvre pour opérer depuis la Turquie contre les positions kurdes en Syrie.
Concernant l’attentat en lui-même, il paraît impossible que le véhicule soit venu par un autre chemin que le court réduit qui relie le poste-frontière turc au poste-frontière kurde syrien, alors que les environs sont aux mains des Kurdes. Le véhicule est d’ailleurs parfois décrit comme un blindé léger de l’armée turque, ce qui aurait trompé la vigilance des combattants kurdes.
L’état-major de l’armée turque, le bureau du Premier ministre et des responsables locaux ont en tout cas fermement démenti le passage d’un véhicule, mais ne commentent pas la présence de ces combattants armés tirant vers la Syrie. Les Kurdes ont pour l’instant réussi à défendre chèrement ce point de passage qui est le dernier lien vital avant un encerclement complet. Mais la situation de Kobane est une nouvelle fois critique et la population kurde de Turquie se mobilise à nouveau pour dénoncer l’attitude de la Turquie.
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